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Le goût des livres - Page 19

  • Vue cavalière

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    "Peut-être même suis-je à l'origine de ce qui est arrivé à la vieille dame, encore que Ruth m'assure qu'on ne peut reprocher à qui que ce soit les attaques et crises cardiaques d'une personne approchant des cent ans. N'empêche, c'est plutôt troublant. La voilà qui arrive à pas comptés, soutenue par son orgueil et la volonté de tenir son rôle de matriarche devant sa petite-fille et les amis de celle-ci, et paf, un des amis en question prononce le nom fatal, de la fumée s'élève, une odeur de soufre remplit la pièce, les belles dames se muent en créatures à groin, les assiettes se mettent à grouiller d'anguilles vivantes".

    Commencer un roman de Wallace Stegner, c'est la promesse d'un excellent moment de lecture. D'autant plus que dans celui-ci, nous retrouvons le personnage de Joe Allston, déjà rencontré dans "La vie obstinée".

    Retiré dans la campagne californienne avec Ruth, son épouse, Joe grommelle en constatant tous les jours les ravages de la vieillesse. Son regard sur la vie est sombre et caustique et Ruth s'efforce de l'en distraire comme elle peut. Il rumine toujours la mort prématurée de leur fils unique, Curtis, et son impuissance à le comprendre et à l'aider.

    Joe était agent d'écrivains. La visite fortuite d'un de ses auteurs,  Italien volubile et en pleine forme, le renvoie encore plus à sa propre inertie. C'est alors qu'il tombe fortuitement sur un journal intime qu'il avait tenu en 1954 lors d'un voyage au Danemark, pays d'origine de sa mère.

    Ruth lui demande de le lire à voix haute tous les soirs pour confronter leurs souvenirs de ce voyage. C'est l'occasion d''approfondir quelques non-dits entre eux et pour Joe, comparer l'homme qu'il voulait être à l'époque à celui qu'il est devenu.

    J'aime toujours autant l'impitoyable auto-dérision dont fait preuve Joe et ses questionnements existentiels. Pendant ce séjour danois, il ne sera pas indifférent au charme de la comtesse Astrid Wredel-Krarup, aristocrate rejetée par tout son milieu. Nous finirons par savoir pourquoi. Cet intermède danois ancien tient une grande place dans l'histoire.

    J'ai savouré ce roman qui décrit les sentiments des personnages avec subtilité et délicatesse. Joe est plus tendre qu'il ne veut bien se l'avouer. L'attitude de Ruth est souvent empreinte de sollicitude, ce qui ne l'empêche pas d'envoyer promener Joe lorsqu'il exagère dans son numéro de raté irrécupérable. En résumé, un vieux couple solidement soudé, malgré les faux-pas et les drames de la vie.

    Un écrivain indispensable à votre bibliothèque.

    "J'ai parcouru quelques unes des questions, puis j'ai jeté le tout dans la cheminée. Encore une de ces études socio-psycho-physiologiques menées par informatique dont les conclusions sont déjà connues de toute personne au-dessus de cinquante ans. Qui a jamais douté que l'amour-propre des vieux en prend un coup dans une société qui montre de trente-six façons possibles qu'elle ne leur accorde aucune valeur et les tient pour une source de dépenses et de tracas, dans une société qui se rit de leur expérience, se défausse de leurs problèmes, les parque dans des hospices et d'une manière générale les ignore, sauf pour solliciter leurs suffrages, ou leur arracher leur sac à main et le montant de leur pension ? Une société qui possède l'effrayante capacité de les regarder droit dans les yeux sans jamais les voir."

    L'avis de Sandrion

    Wallace Stegner - Vue cavalière - 304 pages
    Traduit de l'américain par Eric Chedaille
    2011 - Libretto

  • Bon dimanche

    Dans le chaos ambiant, je n'avais pas vu la nouvelle du décès de Marcel Amont mercredi,à 93 ans. Son nom ne dit peut-être pas grand chose aux plus jeunes, mais ses chansons ont accompagné plusieurs générations, avec son sourire, sa bonne humeur et son élégance. Au revoir Marcel ..

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  • Identités croisées

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    "C’est le principe même de ces émissions. Tu n’as jamais regardé ? On prend des jeunes gens malléables qui rêvent de gloire et on les manipule comme on veut. C’est open bar. On les fait boire. On crée des situations toxiques. Chaque participant, alors qu’il manque déjà de confiance en lui, passe par une essoreuse émotionnelle, et aucun n’est équipé pour ça."
     
    Retrouvailles avec Wilde, découvert dans "L'inconnu de la forêt". Le personnage est toujours sympathique, malgré son côté sauvage et sa manie de disparaître du jour au lendemain sans donner de nouvelles.
     
    Dans le premier épisode, il hésitait à poursuivre une recherche ADN sur un site spécialisé. Cette fois-ci il se lance pour essayer de savoir qui a bien pu l'abandonner dans la forêt lorsqu'il avait 5-6 ans. J'ignorais tout de ce genre de recherche et c'est assez intrigant à suivre.
     
    L'enquête se complexifie assez rapidement, avec une multitude de personnages et plusieurs intrigues menées de front. Une piste l'emmène dans le monde de la téléréalité, écoeurant au possible et au coeur de multiples combines sordides.
     
    Il tombe également sur un mystérieux groupe de justiciers du web, déterminés à punir tous ceux qui ont détruit la réputation, voire la vie de quelqu'un sur la toile. Ça fait beaucoup de pistes, mais avec un peu d'attention, on s'y retrouve.
     
    Bien entendu les morts s'accumulent, il est question d'un tueur en série. On se demande comment les liens vont se faire avec toutes ces intrigues. J'avoue qu'à la fin je n'avais pas vu le coupable venir.
     
    Côté sentimental, Wilde entretient toujours une liaison avec Laïla, la veuve de David, qui était son meilleur ami. La situation évolue enfin, un peu grâce à Matthew, le fils de Laïla, laissant supposer une stabilisation dans la vie de Wilde. 
     
    Le plus captivant est sa recherche de parenté ; une partie du voile se lève sur ses ascendants, mais pas tout. Ce qui promet un troisième opus, que je lirai parce que je suis suffisamment curieuse.
     
    J'oubliais Hester, avocate, (et grand-mère de Matthew) toujours là dès que Wilde s'est fourré dans le pétrin. Partagée entre son nouvel amoureux et sa déontologie, elle nous vaut quelques pages combatives et réjouissantes.
     
    J'ai préféré nettement ce deuxième opus au premier de la série. Le rythme est plus nerveux. L'intérêt principal c'est Wilde et là, tout est centré sur lui, son passé dont il a tout oublié, et l'intérêt ou pas, de rechercher une parentèle. Ce n'est pas un super héros, mais un homme qui cherche à vivre au mieux avec son histoire et son entourage.
     
    C'est un roman qui se lit facilement, avec un suspense constant et des personnages attachants. Vous pouvez le lire indépendamment du premier.
     
    L'avis de Brize
     
    Harlan Coben - Identités croisées - 400 pages
    Traduit de l'américain par Roxane Azimi
    Editions Belfond - 2022
  • Bon dimanche

    Juliette

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    Crédit photo : Thomas Bartel

  • Les abeilles d'hiver

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    "Dans l'après-midi, je dois aller inspecter les colonies qui sont dans des prairies de Lünebach. J'ai peur qu'avec le vent, mes ruches soient à nouveau recouvertes de neige. J'attelle le cheval devant le traîneau et me mets en route. Quand j'arrive chez Maria, Franz m'y attend déjà. Je m'arrête, le fait monter, l'enveloppe dans une couverture et lui rends les rênes. Le rhénan, un vieux cheval à sang froid, connaît le chemin jusqu'aux abeilles ; il est tellement têtu que ce serait difficile de l'emmener ailleurs. Sa crinière claire se détache sur sa fourrure sombre, des touffes de poils recouverts de neige gelée se dressent sur ses paturons. Nous nous arrêtons en bas de la route et grimpons jusqu'aux ruches, qui comme je le craignais, sont complètement recouvertes de neige. Une fois de plus, certaines ruches ont été vandalisées ; dans les champs, je découvre des empreintes de bottes. Quelqu'un a dû se frayer un chemin dans la neige et tomber plusieurs fois."

    Egidius Arimond était professeur de latin dans la petite ville de Kall, en Allemagne, près de la frontière belge. Il a été renvoyé par les nazis au pouvoir à cause de son épilepsie. Elle fait de lui un indésirable, il a été stérilisé, mais pas éliminé. Il le doit sans doute à son frère, pilote de chasse émérite.

    Nous sommes en 1944, la guerre n'avait jusqu'alors pas trop impacté la région de l'Eifel, mais les passages d'avions alliés s'intensifient et les bombardements se rapprochent.

    Sans ressources, Egidius s'est consacré à sa passion, l'apiculture. Initié dès l'enfance par son père, il s'intéresse de près à la vie de ses abeilles et à l'entretien des ruches. Il a du mal à se procurer les médicaments qui lui sont nécessaires. Les envois que son frère lui faisaient se font rares, aussi il accepte de faire passer la frontière clandestinement à des juifs, dans des ruches aménagées.

    Rédigé sous forme de journal, nous suivons la vie quotidienne d'Egidius, ses peurs, mais aussi ses bons moments. Il ne rechigne pas à consoler certaines femmes du village dont les maris sont au front, ce qui ne lui vaut pas que des amis.

    Le pays se délite, pourtant c'est toujours un discours de victoire qui est tenu. Les passages difficiles sur l'omniprésence des nazis, la dureté du quotidien, sont contrebalancés par la description de la vie des abeilles, l'élaboration du miel étape après étape.

    Egidius passe aussi beaucoup de temps à la bibliothèque où il traduit le journal d'un supposé ancêtre, moine défroqué et apiculteur. Ce n'est pas la partie qui m'a le plus intéressée.

    J'ai aimé la simplicité du récit, la narration à la première personne. Egidius est un personnage attachant, il fait payer les fugitifs qu'il aide sans les voler et il prend soin d'eux le temps qu'ils sont sous sa garde. Son amour des abeilles est communicatif, mais son désarroi est de plus en plus grand devant le manque de médicaments et la cruauté du  pharmacien.

    Une excellente découverte qui met en relief l'absurdité des guerres et la complexité des réactions individuelles.

    L'avis de Dominique Luocine Miriam

    Norbert Scheuer - Les abeilles d'hiver - 368 pages
    Traduit de l'allemand par Marie-Claude Auger
    Actes Sud - 2021

  • La femme du deuxième étage

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    "Depuis qu’elle est en prison, elle pense rarement à sa propre vie. Elle refuse de réfléchir à l’après. Elle refuse de faire des plans, elle a eu sa dose de plans pour toute une vie, elle a payé assez cher ceux qu’elle a échafaudés jusqu’à présent. Mais Bruna sait qu’un jour elle va sortir d’ici. Et quand elle pense à cette évidence, c’est toujours dans cet appartement qu’elle se voit."

    Dès le départ nous savons que le personnage central du roman, Bruna, est en prison pour meurtre aggravé. Elle a empoisonné sa belle-mère, Anka. Pas de suspense donc, mais un retour en arrière pour tenter de comprendre son geste.

    L'alternance entre sa vie quotidienne en prison et la réminiscence de ce qui a motivé peu à peu son geste permet de saisir progressivement les ressorts du meurtre.

    Bruna vit dans un petit appartement avec sa mère Divna, elle travaille et sort avec ses copines. C'est dans une soirée qu'elle rencontre Frane, un jeune marin beau et séduisant. Ils s'aiment et décident assez rapidement de s'installer ensemble. Elle fait la connaissance de la famille de Frane, sa mère Anka et sa soeur, mariée et un enfant. La maison d'Anka a deux étages, le premier est libre. Pourquoi le jeune couple n'en profiterait-il pas ?

    Bruna ne dit non à rien et ne tarde pas à emménager, avec l'assentiment de sa mère, à vrai dire assez indifférente, toute occupée qu'elle est par ses propres amours.

    Bruna va vite comprendre qu'elle ne sera pas chez elle dans cette maison. Anka a la main sur tout et convainc rapidement son fils de prendre les repas tous ensemble, à son étage. Bruna n'en fait jamais assez et ce n'est jamais bien. La situation se détériore lorsque Frane part en mission sur un bateau pour plusieurs mois, laissant Bruna en tête à tête avec sa belle-mère.

    Les retrouvailles avec Frane apaisent un peu la situation, mais il repartira et une dégradation majeure interviendra lorsque Anka sera victime d'une attaque la laissant handicapée. La soeur de Frane ne peut pas quitter sa ville et son travail, Frane repart et Bruna portera seule le fardeau, sans rien dire.

    Bruna assume les soins nécessaires, ne se plaint pas, mais après quelques mois, la vue d'une boîte de poison va lui permettre d'entrevoir une issue à sa vie qui est devenue insupportable, bien loin de ce qu'elle avait imaginé, elle et Frane, dans un nid douillet et confortable, un enfant peut-être ..

    L'intérêt du roman est de suivre Bruna avant, pendant et après le crime, d'être au plus près de ses réflexions et de son évolution. En prison Bruna s'habitue à la routine. Elle fait la cuisine pour les détenues et se tient à l'écart. Lorsqu'elle sort, onze ans plus tard, elle retourne à Split et a du mal à reconnaître la ville qu'elle a quittée. Tout a changé avec l'arrivée massive des touristes.

    Finalement, c'est sur une île qu'elle ira s'installer, éloignée de la société et des lieux où elle a vécu.

    C'est un roman qui dégage une certaine tristesse et Bruna garde un côté énigmatique. On se demande pourquoi elle est restée si soumise à certains moments. Ce n'est pas une personnalité facile et elle ne m'a pas vraiment inspiré d'empathie, pas plus que son entourage.

    La cuisine a une grande importance dans l'histoire. Bruna aime cuisiner pour les autres, c'est une passion qui la soutient et c'est aussi celle par laquelle l'irréparable est arrivé.

    Les noeuds intimes et familiaux sont bien décrits, tout comme les changements sociaux en Croatie, néanmoins, c'est un texte moins abouti que "l'eau rouge" paru l'an dernier. 

    "Bruna fait la tambouille de la prison. Elle cuisine des petits pois, des pommes de terre, du chou vert et des lentilles, des saucisses, des pains de viande, des bâtonnets de poisson et du poulet. Elle mitonne à la cocotte, cuit à la vapeur ou à l'eau, panne, frit, braise. Elle se débat avec de mauvais ingrédients, des légumes pourris de va savoir quel fournisseur, de la viande congelée qui aura bien rapporté un dessous de table à quelqu'un".

    L'avis d'Alex

    Jurica Pavičić - La femme du deuxième étage - 240 pages
    Traduit du croate par Olivier Lannuzel
    Agullo - 2022

  • Les mémoires d'un chat

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    "Comment dire .. Je la trouve franchement impolie cette Noriko. J'ai fait le premier pas pour instaurer une relation amicale, histoire de commencer notre cohabitation sous les meilleurs auspices, en lui montrant le plus haut degré d'affection pour un chat, à savoir le frottage contre les jambes. Et qu'est-ce que j'ai eu comme réponse ? "Ah, heu, que ... Non !" C'est une réponse, ça ? Elle a vu un spectre ou quoi ?"

    J'ai vu passer quantité de billets élogieux sur ce roman sans me décider à le lire. Une histoire de chat, je crains toujours la mièvrerie, surtout quand c'est le narrateur.

    Eh bien j'avais tort, parce que même si c'est le chat qui raconte, il est beaucoup question aussi de rencontres humaines, liées au passé de Satoru, l'heureux maître de Nana.

    Nana est un chat errant, habitué à se débrouiller dans la rue, jusqu'à un accident qui le fait atterrir chez Satoru, jeune homme qui avait déjà pris l'habitude de lui donner de la nourriture régulièrement.

    On peut dire qu'ils s'adoptent mutuellement et pendant cinq ans ils sont très heureux ensemble. Puis Satoru lui explique qu'il ne peut pas le garder, sans lui dire pourquoi et il se lance dans un périple pour demander à certains de ses vieux amis s'ils veulent bien le garder.

    Peut-être est-il utile de préciser que Nana comprend parfaitement le langage humain et communique également avec les autres animaux. Il va s'arranger pour que l'adoption ne soit pas possible, obligeant Satoru à continuer le voyage. Mais Satoru lui-même a-t'il envie d'abandonner vraiment Nana ?

    On comprend peu à peu la raison de cet abandon et l'histoire prend une tournure plus grave. Au fur et à mesure des rencontres, l'enfance et l'adolescence de Satoru sont évoquées dans les détails et permettent de mieux le comprendre.

    Une réflexion faite au détour d'une page éclaire d'un seul coup la vraie raison de l'attitude de Satoru et présage une fin moins souriante que souhaité.

    Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est l'humour et le côté coriace de Nana, qui déploie toutes les ruses possibles pour ne pas quitter son maître. Il y met du coeur et de l'imagination ! Satoru est attachant, toujours gentil et cherchant le bon côté des autres, malgré les épreuves passées et à venir.

    J'ai particulièrement aimé la dernière partie, ou Satoru retrouve Noriko, la tante qui l'a élevé à partir de l'adolescence et qui est persuadée d'avoir mal rempli sa tâche. Elle est touchante dans sa maladresse, bardée pourtant de bonnes intentions.

    Il y a bien quelques longueurs, mais dans l'ensemble j'ai passé un bon moment de lecture, dépaysée par le Japon.

    L'avis de Alex Géraldine Keisha Luocine Pativore

    Le lien de Doudoumatous sur les chats dans la littérature japonaise ici

    Hiro Arikawa - Les mémoires d'un chat - 336 pages
    Traduit du japonais par Jean-Louis De la Couronne
    Babel - 2021

  • L'inconnu de la forêt

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    "Pourquoi avait-il toujours fui ? Était-ce un instinct primitif de survie ? Était-il dans la nature profonde de l’homme de craindre ses semblables plutôt que de chercher à entrer en relation avec eux ? Il s’était souvent posé cette question. Pourquoi, jeune enfant, avait-il systématiquement choisi la fuite ? Était-ce la conséquence d’un traumatisme psychologique ?"

    Je n'ai pas lu Harlan Coben depuis "Ne le dis à personne". J'avais aimé, sans plus. Je me suis décidée pour ce titre après le billet de Brize sur "Identités croisées", le deuxième épisode avec le même personnage principal. Comme je suis méthodique, j'ai voulu commencer par le premier.

    J'ai donc fait la connaissance de Wilde, dont la particularité est d'avoir vécu enfant un certain temps tout seul dans une forêt du New-Jersey. D'où venait-il ? qui était-il ? il n'en sait rien, aucun indice, aucun signe n'est venu l'éclairer sur ses origines et le pourquoi de son abandon. Il avait cinq ou six ans lorsqu'il a été trouvé et recueilli.

    Ensuite, il a mené une vie d'adulte assez marginale, éprouvant le besoin de retourner régulièrement dans la forêt où il habite une écocapsule bardée de systèmes de surveillance, lui signalant une présence humaine dès qu'elle apparaît. Il est détective après être passé par les forces spéciales.

    Malgré tout, il aime la compagnie et est proche de Laïla, la veuve de son meilleur ami, David, mort une dizaine d'années auparavant. Il suit de près le fils du couple, Matthew, jeune adolescent.

    C'est d'ailleurs Matthew qui l'appelle à l'aide à propos de la disparition d'une camarade de classe, Naomi.

    J'ai refermé ce thriller avec une vague impression d'ennui. Il n'y a pas grand chose à dire sur l'intrigue, où les rebondissements se succèdent, souvent assez tirés par les cheveux.

    Wilde est un personnage attachant, avec des questionnements profonds. Il n'a pas tellement envie de savoir d'où il vient, pourtant il s'est inscrit sur un site de tests ADN et il a "matché" avec un homme qui pourrait être son cousin. Va-t'il se décider à le contacter ou laisser tomber ..

    Bref, je n'aurais sans doute pas fait de billet, mais j'ai lu le deuxième épisode (Identités croisées) qui est nettement meilleur. J'ai considéré que celui-ci était juste une mise en place des personnages, le véritable sujet étant la quête de Wilde pour trouver son identité.

    Outre Wilde, j'ai aimé le personnage d'Hester, avocate haute en couleurs, la soixantaine, toujours prête à se porter à son secours. C'est la mère de David et la grand-mère de Matthew. Tout ce petit monde est agréable à suivre, peu importe les invraisemblances.

    Je vous parlerai prochainement plus en détail d'Identités croisées.

    Je pense qu'il y a matière à un troisième opus et je suis suffisamment ferrée par le mystère Wilde pour le lire malgré les défauts. Le suspense est garanti.

    Harlan Coben - L'inconnu de la forêt - 480 pages
    Traduit de l'anglais par Roxane Azimi
    Pocket - 2021