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Rechercher : deux femmes et un jardin

  • Neuf parfaits étrangers

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    "Elle ne pouvait même pas mettre en cause l'éducation qu'elle avait reçue pour justifier sa réaction des plus lamentables. Quand elle avait huit ans, un homme avait mis la main aux fesses de sa mère dans une rue de banlieue. "Joli cul", avait-il lancé sur un ton amical. Frances avait pensé : Oh, il est gentil le monsieur, de dire ça. Et la seconde suivante, elle avait regardé, stupéfaite, sa mère - un petit bout de femme d'un mètre cinquante-cinq à peine - s'élancer à sa poursuite, le pousser dans un coin et lui envoyer un sac plein de livres reliés empruntés à la bibliothèque sur la tête, telle une championne de lancer de disque".

    Je cherchais une lecture-détente et j'ai sorti de ma PAL ce roman dont j'étais à peu près sûre qu'il remplirait son rôle.

    Comme dans les précédents, nous retrouvons une belle brochette de personnages qui s'expriment à tour de rôle sur une situation donnée. Nous sommes en Australie et un petit groupe se retrouve dans un lieu paradisiaque "Tranquillum House" pour une cure de bien-être dont ils ressortiront complètement transformés (dixit la publicité).

    La cure est dirigée de main de maître par une femme, Masha, secondée par Yao et Dalila. Masha a pour but d'amener ses pensionnaires à un éveil spirituel élevé à l'aide de techniques .. innovantes. Qui lui rapporteront évidemment argent et notoriété.

    Il y a là, Frances, une autrice déprimée en fin de carrière ; un couple avec leur fille souhaitant passer loin de tout l'anniversaire du décès de leur fils ; un sportif de haut niveau pleurant sa forme perdue ; le beau mec du groupe, qui teste toutes les cures possibles ; Carmel, une femme abandonnée par son mari et débordée par ses quatre petites filles ; un jeune couple qui a eu le malheur de gagner une grosse somme au loto ...

    Pendant un bon moment j'ai retrouvé l'habileté de l'autrice à dresser le portrait des candidats au mieux-être, les interactions entre les uns et les autres, l'atmosphère particulière qui règne dans le centre. Un jeûne leur est imposé d'emblée, avec une prise de sang quotidienne. Le silence est de rigueur, ils ne doivent pas se parler, même au sein des couples. Masha les laisse dans l'ignorance de ce qu'elle prévoit pour eux. Entre yoga, méditation, taï-chï, plus d'un regrette d'être venu se fourrer dans cette galère.

    Ceci dit, ils ont payé cher pour venir ici et ils ont envie d'y croire à cette transformation radicale. Jusque là c'est assez drôle et gentiment moqueur, voire touchant. Seulement c'est long .. très long et les deux cent dernières pages se traînent sans beaucoup intérêt. Masha la grande prêtresse a quelque peu pété les plombs, la cure prend une tournure très anxiogène. J'ai eu l'impression que l'autrice ne savait plus comment terminer son roman et avouons que c'est un peu n'importe quoi.

    C'est une lecture distrayante certes, mais qui ne tient pas toutes ses promesses.

    L'avis d'Eimelle

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    Liane Moriarty - Neuf parfaits étrangers -672 pages
    Traduit de l'anglais (Australie) par Béatrice Taupeau
    Le Livre de Poche - 2021

  • Sambre

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    "Durant 30 ans, dans la Sambre, une petite région industrielle du Nord de la France, des dizaines et des dizaines de femmes sont agressées sexuellement ou violées au petit matin. Elles portent plainte, parfois à quelques jours d'intervalles. Elles ne sont pas toujours crues. Un jour de février 2018, ces femmes apprennent  l'arrestation d'un homme surnommé "le violeur de la Sambre". Comment a-t'il pu commettre autant de crimes aussi longtemps sur un si petit territoire sans jamais être inquiété ?". (Extrait 4e de couverture)

    C'est tout l'objet de cette enquête journalistique, reprendre l'affaire à la source et essayer de comprendre ce qui s'est passé dans cette région du Nord. L'intérêt de ce livre, c'est qu'il part du point de vue des victimes, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles ont été malmenées.

    Je savais que ce ne serait pas une lecture facile, elle ne l'a pas été. J'ai été traversée par l'indignation, la colère, l'accablement, l'empathie en voyant la détresse des victimes, brisées par le traumatisme du viol et en plus remises en cause par la police et la justice. Dans les premières années, elles étaient reçues quasi-exclusivement par des hommes non formés.

    Le mode opératoire était toujours le même. Au petit matin, des bruits de pas dans le dos des jeunes femmes, une cordelette ou un foulard autour du cou, l'étranglement. La promesse de ne pas les violer, l'obsession de l'homme pour les poitrines. Rares sont celles qui apercevront son visage, d'où la difficulté de faire un portrait robot.

    Dans les premières plaintes, il était seulement question d'attentat à la pudeur, le viol n'était pas encore considéré comme un crime. Trop souvent, la dimension sexuelle de la plainte était tue ou évacuée. Les policiers ne reprenaient pas les paroles exactes des victimes. Les procès-verbaux étaient égarés, les lieux du viol négligés.

    On n'informait pas les jeunes femmes de leurs droits, elles n'entendaient plus parler de leur affaire et beaucoup voulaient l'oublier. En plus du choc traumatique, elle devait encaisser les suspicions de la police à leur égard. "Plus tard, un policier, "un commissaire", dit-elle, revient chez elle lui poser des questions. Il lui demande si elle n'a pas inventé cette histoire. Si elle ne s'est pas fait "ça" toute seule. Son médecin généraliste, présent à ce moment-là, s'énerve et quitte le salon devant une hypothèse aussi improbable. Elle a une double cicatrice au cou, les yeux exorbités à cause de l'asphyxie, et un genou en sang. Elle est passée tout près du stade 3 de l'asphyxie, celui d'où l'on ne revient pas".

    Les services de police ne communiquant pas entre eux, aucun lien n'est fait entre les différentes agressions. De plus, la police ne croit pas à l'existence de crimes en série en France. Ça concernerait seulement les Américains.

    Pendant ce temps, le violeur mène une vie de mari et de père bien intégré, entretenant même un lien amical avec un policier. Quand il est allé au commissariat le saluer un jour, n'a-t'il pas plaisanté avec lui sur sa ressemblance avec le portrait-robot enfin réalisé ?

    Tout est ahurissant dans cette histoire, jusqu'à l'arrivée de professionnels plus impliqués, déterminés à la suivre sans relâche. Des moyens plus modernes sont arrivés. Analyse d'ADN, création de fichiers. Les medias locaux vont enfin parler des viols après des années d'indifférence.

    L'affaire se déplace un moment en Belgique, juste de l'autre côté de la frontière, à Erquelines. La Belgique, traumatisée par l'affaire Dutroux, en a tiré les leçons et accompagne nettement mieux les victimes.

    Après des années de faux espoirs et de ratés, l'homme est enfin arrêté. Dino Scala. Pour certaines victimes, c'est un soulagement. Pour d'autres, la crainte de devoir replonger dans un passé si douloureux. Après discussions, le procès tiendra compte de 56 victimes officielles. Sans doute davantage dans la réalité.

    Le procès est encore l'occasion de douter de la parole des femmes, malgré les faits accablants et les preuves. Un policier aura le courage de dénoncer publiquement la manière honteuse dont ont été traitées certaines victimes et leur demandera pardon au nom de l'institution.

    Finalement, Dino Scala est condamné à la peine maximale, 20 ans de réclusion. Il est à souligner qu'en France, qu'un homme viole 1 femme ou une centaine, la peine est la même, le côté série n'est pas pris en compte.

    L'affaire n'est pas terminée. L'avocate de l'accusé a fait appel. Un nouveau procès aura lieu en 2024.

    Au-delà de ce cas, l'enquête montre à quel point les violences sexuelles sont tues dans l'ensemble de la société, à quel point le silence est la règle, à commencer par les familles. Si la parole avait été prise au bon moment, rien de tout cela n'aurait eu lieu.

    C'est une enquête passionnante, qui se lit facilement. J'ai cependant fait plusieurs pauses, émotionnellement c'est assez éprouvant.

    "Lorsqu'elle retourne enfin au lycée en janvier 2003, l'adolescente est une autre. Elle ne veut plus sortir aux récrés, demande à rester enfermée dans une salle. Désormais, elle a peur de tout. Elle est obsédée par les faits divers à la télé. Dort avec la lumière et la télé allumées 24 h sur 24. Elle change de look. Ne met plus que des joggings informes. Se coupe les cheveux. Les teint. Ne se maquille plus. Et commence à grossir. Au lycée, cette année-là, elle décroche. Lorsqu'elle est chez elle, elle pleure toute la nuit, un de ses frères dormira au pied de son lit durant des années".

    Une lecture nécessaire, mais choisir le moment où on peut l'affronter.

    L'avis de Ingannmic et Keisha

    Alice Géraud - Sambre - 400 pages
    Editions J.C. Lattès - 2023

  • En ces temps de tempête

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    "Je ne suis pas en train de me décomposer, papa. Je suis juste furieuse que tu aies mis une semaine entière à me rappeler. Et s'il te plaît, cesse de te comporter comme si mon mari était une espèce de manager qui est censé me protéger de la réalité quand elle déconne".

    N'ayant jamais été déçue par un roman de Julia Glass, je n'ai pas hésité lorsque j'ai vu sa dernière parution. Roman choral, comme d'habitude, ce sont huit personnages différents qui prennent la parole à tour de rôle, nous permettant de creuser profondément leur personnalité et les relations qui les unissent les uns et les autres.

    L'histoire se déroule dans une petite ville du Massachussetts, Vigil Harbour, dans un futur proche, une poignée de décennies peut-être. Le dérèglement climatique s'est accentué, les catastrophes se sont faites de plus en plus dramatiques, tremblements de terre, tempêtes, virus mortel, etc .. Ont suivi des attentats, à New-York notamment, rendant le quotidien anxiogène et incertain.

    Curieusement, Vigil Harbour paraît à l'abri de cette ambiance délétère, en tout cas pour le moment et une petite communauté privilégiée essaie d'y vivre encore en bonne intelligence, et veut croire à un avenir supportable.

    Le premier narrateur, Brecht, jeune adulte, a survécu à un attentat à New-York, où il était étudiant. Traumatisé, il est revenu chez sa mère, Miriam, à Vigil Harbour et a abandonné ses études. Il a pour seule compagnie son copain, Noam. Son père est mort d'un virus (covid ?) lorsqu'il avait huit ans. Son beau-père, Austin, architecte, lui procure un travail chez Célestino, immigré de longue date, qui créé et entretient des jardins.

    Dans cet endroit relativement préservé vont surgir deux personnages inattendus, poursuivant chacun des buts cachés. Ils vont apporter le trouble avec eux, provoquant des réactions en chaîne aux conséquences imprévisibles.

    Je ne vais pas en raconter davantage, c'est une histoire fouillée dans laquelle il faut entrer progressivement. L'autrice excelle dans la description des personnages et des interractions entre chacun d'entre eux. C'est finement observé et peu à peu les liens se font avec subtilité.

    Les révélations arrivent, jusqu'à une dernière partie assez tendue, avec un suspense qui monte. Les changements liés au bouleversement climatique imprègnent toute l'histoire, soulevant des questionnements fondamentaux.

    La part belle est faite aux personnages, deux couples explosent entraînant des recompositions surprenantes ; j'ai particulièrement aimé, Margo, ancienne professeur de Brecht, qui encaisse le départ de son conjoint avec une autre en épaulant vigoureusement l'autre mari quitté qui se laisse couler. L'avenir montrera qu'elle sait faire face à pire que cela.

    "Si je détaillais, je dirais ceci : je suis sur une île dont la côte est menacée. Il y a des gardes, des flics, des rangers et toutes sortes de gens en uniforme qui surveillent, il y a des bassins écrêteurs là où il y avait autrefois des terrains de basket, il y a des périodes estivales où les températures atteignent 38° cinq jours d'affilée, et on est peut-être menacés de tempêtes, de bombes, de contagion, de pandémies et de pagaille, mais je vais bien. Je fais travailler mon esprit, je fais travailler mon corps. Je mange - parfois très bien".

    L'avis de Cuné et Sandrine

    Avec ce titre, je participe aux deux challenges qui ont remplacé "le pavé de l'été" de Brize.

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    Chez Sibylline

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    ta d loi du cine (chez Dasola)

    Julia Glass - En ces temps de tempête - 608 pages
    Traduit de l'américain par Sophie Aslanides
    Editions Gallmeister - 2023

  • La brillante destinée d'Elizabeth Zott

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    "Pourtant elle en était là : mère célibataire, scientifique à la tête de ce qui était probablement l'expérience la moins scientifique de tous les temps : l'éducation d'un autre être humain. Pour elle, être parent, c'était comme passer un examen sans avoir révisé. Les questions étaient décourageantes et il n'y avait pas assez de choix multiples dans les réponses. De temps en temps, elle se réveillait, trempée de sueur, après avoir imaginé qu'on frappait à la porte et qu'une sorte de figure d'autorité, avec un panier vide de la taille d'un bébé, lui disait : "Nous venons d'examiner votre dernier rapport de performance parentale et il est difficile de le formuler autrement : vous êtes virée."

    Elizabeth est une chimiste de grand talent. Elle travaille dans un institut où elle peine à se faire reconnaître, les femmes étant censées rester au foyer et s'occuper de leur famille. Nous sommes aux Etats-Unis, dans les années 60, le patriarcat règne en maître. Mais Elizabeth ne l'entend pas de cette oreille et elle s'obstine, allant jusqu'à voler du matériel à ses collègues masculins mieux nantis.

    Seul, un brillant chercheur la remarque, Calvin Evans, candidat éventuel à un futur Nobel. Il est subjugué par son travail et sa beauté. C'est le coup de foudre immédiat et réciproque. Faisant fi des conventions, ils vivent ensemble sans être mariés.

    Comme la vie n'est pas un conte de fées, cet amour va être brisé et Elizabeth va se retrouver mère célibataire, éjectée de son travail, obligée de trouver rapidement des ressources. C'est ainsi qu'elle anime une émission de cuisine à la télévision. Elle le fait à sa manière, en y introduisant un maximum de chimie et une bonne louche de rebellion contre la misogynie ambiante, incitant les femmes à secouer le cocotier.

    C'est un premier roman pétillant, drôle, frondeur, loufoque, avec un fond sérieux qui rappelle la force de la domination masculine et l'hypocrisie qui va avec. S'il y a eu des progrès, on peut en voir encore de beaux restes autour de nous.

    Les personnages sont bien croqués, Elizabeth a un entourage qui ne manque pas de piquant, à commencer par le chien Six-trente qui, s'il n'a pas la parole, n'en pense pas moins et n'hésite pas à apporter son grain de sel lorsqu'il le faut.

    Elle est parfois agaçante Elizabeth, avec son côté hyper-logique et intransigeant, peu en phase avec la vie courante, mais la minute d'après elle nous emporte dans une diatribe féministe jubilatoire. Et l'émotion prend souvent le dessus devant les coups du sort qu'elle doit affronter. Heureusement il y a Harriet sa voisine providentielle, son patron à la télévision à qui elle attire quelques déboires, et sa petite fille Mad, qui s'avère aussi brillante et raisonneuse qu'elle.

    C'est une lecture divertissante, idéale pour se changer les idées, mais pas que ..

    L'avis de Séverine

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    Bonnie Garmus -La brillante destinée d'Elizabeth Zott - 576 pages
    Traduit par Christel Gaillard-Paris
    Editions Robert Laffont - 2022

  • Le tableau du peintre juif

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    "Contrairement aux idées reçues, les Juifs étrangers ont été relativement épargnés par Franco. Celui-ci ne tenait pas à déplaire aux Allemands, mais il cherchait aussi à s’assurer les bonnes grâces des Alliés en prévision de l’après-guerre. Les migrants de confession judaïque étaient confiés au Joint, un organisme financé par la diaspora juive américaine, ce qui arrangeait Franco qui, ainsi, n’avait pas à débourser une peseta pour des gens qu’il ne portait pas dans son cœur, mais qu’il ne pouvait pas ouvertement persécuter."

    De nombreux avis élogieux m'ont incitée à lire ce roman dont la trame principale est de suivre la piste d'un tableau dont Stéphane a hérité d'une tante.

    Stéphane est à un moment de sa vie peu glorieux. Il est au chômage, déprimé après plusieurs échecs, sa femme, Irène, fait bouillir seule la marmite, il a des liens assez distants avec ses deux filles. Il les aime, mais ne sait pas le leur montrer.

    Le cadeau de sa tante vient du grand-père de Stéphane, homme sévère et exigeant dont il a toujours entendu dire qu'il tenait ce tableau d'un peintre juif qu'il aurait caché pendant la guerre.

    Après quelques recherches, il se rend compte que ce peintre est relativement connu, mais qu'il n'a plus rien produit après la guerre. Son grand-père, paysan cévenol taiseux était résistant. Il n'en parlait guère. Désoeuvré, Stéphane se met en tête de faire reconnaître ses grands-parents comme Justes, puisqu'ils ont sauvé un couple juif, au péril de leur vie. Le peintre leur a donné le tableau en remerciement.

    De son côté sa femme fait expertiser le tableau, qui vaut une somme non négligeable. Fatiguée de se démener seule pour assurer les fins de mois, elle demande à Stéphane de vendre le tableau, ce qui leur permettrait de repartir sur de nouvelles bases.

    Stéphane refuse obstinément et suit son idée de rendre hommage à ses grands-parents. Envers et contre tout, il se rend en Israël, où il est reçu à Yad Vashem. Làs ! il apprend là-bas que ce tableau est considéré comme volé. Non seulement ses grands-parents ne seront pas honorés, mais ils passent pour des gens malhonnêtes et profiteurs.

    Stéphane s'entête à continuer son enquête, au grand dam de sa femme. Il se sent investi de la mission de réhabiliter la mémoire de ses grands-parents, soupçonnés d'avoir dénoncé le couple juif et d'avoir provoqué leur déportation. Ses recherches le mèneront des Cévennes à l'Espagne, sur la trace de témoins encore vivants ou d'archives consultables.

    Ma lecture n'a pas été aussi enthousiaste que prévu. Si j'ai beaucoup apprécié les recherches liées au tableau, où j'ai appris pas mal de choses, j'ai été franchement agacée par le personnage de Stéphane, au comportement souvent insupportable. Imbu de lui-même, négligeant complètement son entourage, arrogant, puéril aussi parfois dans ses réactions. S'il y a une bêtise à faire on peut être sûre qu'il ne va pas la rater.

    Heureusement, en contrepoint, nous retrouvions régulièrement la voix du peintre et de sa compagne, lancés dans un périple dangereux, nous révélant petit à petit ce qui s'est réellement passé en 1943. J'ai été bluffée par le dénouement de l'histoire, je ne l'avais pas vu venir.

    Par contre, les retrouvailles de Stéphane avec sa famille m'ont paru trop artificielles et faciles.

    Impression mitigée donc. J'avoue avoir été tentée d'abandonner en cours de route, mais je voulais savoir ce qu'il était advenu du peintre et de sa femme.

    L'avis de Alex Kathel Ingannmic Luocine

    Benoît Séverac - Le tableau du peintre juif -336 pages
    10/18 - 2023

  • Les louves

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    "Trop tard, les Loups attaqués, les vieux Loups fatigués de guerres, partirent au combat. Leurs Louves se réfugièrent au fond des tanières, serrant contre elles leurs Louveteaux... » Comment vit-on lorsqu'on est une femme belge sous l'occupation allemande ? C'est ce que vont apprendre Marcelle et Yvette, deux filles de La Louvière, au cours de ces longues années de guerre. Aux côtés de leurs frères et de leurs parents, elles grandiront jusqu'à devenir peu à peu des femmes soucieuses de préserver leur monde, des Louves prêtes à se battre pour vivre et à vivre pour être elles-mêmes" (Présentation éditeur)

    Dans cet album, l'autrice s'inspire de l'histoire de Marcelle, sa grand-tante, et de celle de sa famille pendant la guerre 39-45. Elle évoque également Marguerite Clauwaerts, jeune enseignante, inspirée de la résistante belge Marguerite Bervoets.

    Mélange de fiction et de faits et personnes réelles, l'histoire s'attache à la vie de tous les jours d'une famille sous occupation, entre peur et refus de céder au découragement. Chacun résiste à sa mesure ; Marcelle est le personnage central, s'efforçant de maintenir la cohésion familiale autant que possible.

    Je ne suis pas très adepte du mélange fiction-réalité, mais j'ai apprécié d'en apprendre davantage sur la traversée de la guerre par nos voisins belges, ici plus précisément ceux de la Louvière, au sud de Bruxelles.

    La part belle est faite aux personnages féminins "des louves prêtes à se battre pour vivre et à vivre pour être elles-mêmes".

    Si j'ai un reproche à faire à l'album c'est un côté un peu trop lisse dans la narration, même si l'on sent bien le danger et les horreurs de la guerre, entraînant séparations, angoisse, hantise des bombardements et manques en tout genre. Le dévouement de Marcelle à sa famille, son courage et sa ténacité sont attachants, ainsi que les liens entre la fratrie.

    J'ai aimé le graphisme, simple et très lisible, ainsi que l'ajout en fin d'album de photos de la "vraie" famille et témoignages historiques.

    C'est une participation au Mois belge d'Anne et Mina

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    Lecture commune avec Enna

    Flore Balthazar - Les louves - 200 pages
    Editions Dupuis - 2018

  • Le serment

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    "Ce n'était que le regard vide d'un homme dont l'alcool avait rongé le cerveau, comme il en avait vu des centaines. Des yeux qui n'avaient soif que d'une chose. Du prochain verre qui aiderait leur propriétaire à oublier tous les précédents qui l'avaient mis dans cet état"

    L'action de ce polar se situe dans la région de Pori, en Finlande. Jari Paloviita vient d'être nommé directeur d'enquête, une promotion qui tombe à pic pour lui, même si c'est en attente du retour du titulaire du poste. S'il se sent bien dans son travail, il ne peut pas en dire autant de son couple qui traverse une crise sévère. Pressé de retrouver sa femme, il laisse ses adjoints, Henrik Oksman et Linda Toivonen, s'occuper d'un crime qui vient d'être commis.

    Dans un chalet isolé où une centaine de personnes faisaient la fête depuis deux jours, un invité en a poignardé un autre avant de s'enfuir dans les bois environnants. La pluie qui tombe en continu rend le travail difficile et la boue efface rapidement les traces. Le suspect principal est retrouvé et arrêté. Les personnes présentes sont dans un tel été d'ébriété et d'abrutissement général que les enquêteurs peinent à reconstituer la scène.

    Jari Paloviita survole l'enquête, ayant pleine confiance en ses adjoints, jusqu'au moment où il voit les noms de l'homme assassiné et du suspect. Le passé lui revient en boomerang d'un seul coup. Tétanisé, il doit admettre que le suspect est son ami d'enfance et le mort celui qui les a tourmentés au-delà de l'imaginable. Il a fait table rase de ce passé, même sa femme n'est pas au courant de ce qu'il a vécu.

    Il cherche à cacher qu'il les a connus tous les deux et à partir de là, il se met à agir de manière irrationnelle, à mentir et à se conduire injustement avec son équipe. Son comportement devient de plus plus étrange aussi aux yeux de sa femme et de ses deux filles, ce qui n'arrange pas la situation.

    Les racines du drame sont dévoilées par flash-back, remontant aux années 1990. La victime et le suspect avait en commun des pères très violents et cette violence s'est répercutée de manière différente chez l'un et l'autre. Jari se sent coupable de ne pas avoir cherché à savoir ce que devenait son ami, Antti, clochardisé, alors que lui a un bon travail, une belle maison et deux adorables fillettes.

    Jari va se mettre en danger à tout point de vue pour continuer à dissimuler ce qu'il sait et mener l'enquête seul de son côté, à rebours de ses adjoints. Ceux-ci sentent que quelque chose n'est vraiment pas normal, sans pouvoir mettre le doigt sur quoi.

    L'intrigue est bien menée, malgré quelques longueurs et des invraisemblances. Un peu trop classique peut-être avec ses enquêteurs aux multiples problèmes. Outre Jari, Henrik Oksman, excellent enquêteur, n'est pas aimé de ses collègues, froid, bourré de tocs, il tait lui aussi un passé dur. Et là, c'est l'enquêtrice, Linda, qui a un gros problème avec l'alcool.

    Il semblerait que ce soit le premier d'une série. Reprendra-t'elle les mêmes enquêteurs ? Après les mensonges et infractions multiples commis par Jari Paloviita au nez et à la barbe de ses collègues, je me demande comment il envisage la suite de sa carrière.

    Un auteur à découvrir et peut-être à suivre.

    L'avis de Violette

    Artuu Tuominen - Le serment - 432 pages
    Traduit du finnois par Anne Colon du Terrail
    Editions de la Martinière - 2021

  • Hommes entre eux

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    "Je crois qu'il ne faut jamais regarder très longtemps en soi. C'est là que se trouve notre pire visage, celui que nous essayons de dissimuler pendant toute une vie. C'est mon père qui disait ces choses-là, il prétendait les tenir d'une vieille légende indienne. C'était un sang-mêlé".

    Le titre de ce roman ne pouvait pas être mieux choisi. C'est une histoire d'hommes, même si c'est une femme, Anna, qui occupe leurs pensées, jusqu'à l'obsession.

    Paul Hasselbank, assureur à Toulouse, est atteint d'une maladie incurable, qui gagne du terrain de jour en jour. Il ne veut pas mourir sans avoir revu Anna, sa femme, qui l'a quitté brusquement, sans un mot d'explication.

    Il sait seulement qu'elle serait au Canada, en Ontario. Il part donc là-bas et atterri dans un motel miteux, dans une région glacée où les blizzards surviennent sans crier gare, paralysant toute vie.

    Avec l'aide de shérif, il rencontre d'abord un personnage trouble, adepte d'ultimate fighting , chez qui Anna a logé quelque temps. Il lui donne l'adresse d'un homme qui a été l'amant d'Anna, partie à nouveau sans rien dire.

    Cet homme, Floyd Paterson, vit seul dans une maison isolée. Il a subi une greffe du coeur qui l'a transformé et mis mal à l'aise en même temps. Le donneur n'était pas quelqu'un de recommandable, il se demande s'il n'a pas absorbé quelque chose de sa nocivité, avec son coeur.

    C'est un chasseur à l'arc, un passionné de la forêt, il n'y a que dans cet élément-là qu'il se sent bien et qu'il rentre couvert de sang, avec une bête abattue.

    La rencontre des deux hommes va se faire en plein blizzard. Paul Hasselbank ne peut plus accéder à ses médicaments et va devoir affronter des douleurs infernales, des accès de fièvre et de délire qui le laissent exangue.

    Floyd Paterson va veiller sur lui à sa manière, dans un huis-clos étouffant et étrange. L'absence d'Anna est l'éléphant dans la pièce, mais qu'a-t'elle vraiment représenté pour eux ? Quelles étaient leurs insuffisances face à cette femme énigmatique ?

    Le blizzard passé, Paul Hasselbank retourne au motel, ayant quasiment renoncé à retrouver Anna. Rien ne m'avait préparé à la fin que je n'ai pas compris du tout. Un acte violent et imprévisible, aboutissement peut-être de la violence sourde qui transpire tout au long du livre.

    Je découvre l'auteur avec ce roman et je suis perplexe. Je le pensais plutôt dans un registre léger et humoristique et je me retrouve dans une histoire dure, désespérée, violente, à une sexualité crue et à l'étrangeté dérangeante parfois.

    Malgré cela, j'ai été prise dans l'ambiance et j'ai aimé. La description des paysages, de la nature sauvage, les rencontres faites par Paul, sa lutte contre les accès de douleurs, en sachant qu'il ne sera pas victorieux, tout cela m'a fait continuer, même si au final je ne sais pas très bien quel genre de livre j'ai lu.

    C'est semble-t'il un roman atypique dans l'oeuvre de l'auteur ; il me reste à en découvrir un autre pour comparer.

    L'avis de Sandrine Kathel

    Jean-Paul Dubois - Hommes entre eux - 240 pages
    Editions de l'Olivier - 2007

  • Le silence des repentis

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    "Un jour elle ne s'en contentera plus, évidemment. Elle voudra non seulement entendre parler du monde mais aussi le voir de ses propres yeux. Connaître son goût, le sentir. En faire l'expérience. Impossible de le lui reprocher. Et elle y aura droit, mais pas tout de suite. Car je ne lui ai pas encore raconté la longue et terrible histoire qui explique notre présence ici, les détails de ce que j'ai dû faire pour la récupérer. Elle n'a pas besoin de savoir, enfin pas encore. Elle a huit ans, elle pense que je suis quelqu'un de bien, et je ne cherche pas à la détromper."

    Un père et sa fille vivent seuls en forêt, cachés, loin de tout, au nord des Appalaches, ravitaillés une fois par an par Jake, propriétaire de la cabane où ils habitent et vieil ami de Cooper. La petite fille, Finch, a huit ans, elle n'a jamais rien connu d'autre. Qu'est-ce qui a pu les amener à une telle situation ?

    Encore un roman survivaliste me direz-vous. Oui, mais autre chose aussi, dû à l'amour infini du père pour sa fille. La mère est morte dans un accident de voiture et Cooper a dû transgresser quelques règles pour éviter qu'on ne lui retire sa fille encore bébé. Il faut dire qu'il y avait quelques raisons de se méfier, mais je ne vous dirai pas lesquelles.

    Ils mènent une vie simple, se débrouillent avec les vivres amenées par Jack. Ils chassent aussi, élèvent des poules, cultivent un potager. La petite a une bibliothèque à sa disposition, laissée par l'ancien propriétaire de la cabane. Elle en sait plus que bien des enfants de son âge. Et surtout elle a une connaissance de la forêt incomparable.

    Cooper est-il tranquille pour autant ? Non, car il a aussi un voisin encombrant, Scotland, qui les observe à la longue-vue et surgit sans bruit lorsqu'on ne l'attend pas. Finch l'accueille avec enthousiasme, mais Cooper s'en méfie comme de la peste. Qu'est-ce qui l'empêche de dénoncer leur présence à la police ? Et qu'est-ce qui l'a poussé à se réfugier en forêt, comme eux ?

    De plus, depuis quelques jours, une jeune femme rôde autour du camp, un appareil photo en bandoulière. Elle représente un danger trop grand, Cooper la surveille de près. Par contre Finch est excitée par la présence d'une femme. Elle aimerait en faire une amie.

    Dans le même temps, Jake ne vient pas au rendez-vous annuel du ravitaillement, ce qui pose un problème majeur et angoissant.

    L'histoire est racontée par Cooper, qui ressasse ce qui lui est arrivé, ses missions en Afghanistan lorsqu'il était militaire, le poids qui pèse sur sa conscience depuis cette époque, les attaques de panique depuis son retour. Il pense souvent à sa femme dont il était si amoureux et de la vie qu'ils auraient pu avoir tous les trois.

    C'est une lecture sous tension, on sent dès le départ que ça va mal tourner. Les ficelles sont un peu grosses, la fin un peu trop facile, mais j'ai marché, les personnages sont attachants, Cooper le premier, malgré les casseroles qu'il traîne. Et comment ne pas être attendrie devant le mal qu'il se donne pour élever Finch correctement, avec des valeurs.

    Une lecture distrayante, mais plus prenante que je ne l'aurai pensé au départ, sur fond de traumatismes de guerre et d'amour paternel.

    L'avis de Krol

    Kimi Cunningham Grant - Le silence des repentis - 336 pages
    Traduit de l'anglais par Alice Delarbre
    10/18 - 2023

  • La vieille maison

    La vieille maison.png

    "La maison de Chasper, très vieille, est une des plus singulières, par ici. A moitié en pierre, avec des murs irréguliers, à moitié en bois, les poutres et les planches presque noires, un balcon couvert, des fenêtres de tailles différentes. Il n'y a pas l'ombre d'une symétrie : on ne sait pas pourquoi cette maison, à partir du milieu, penche un peu sur le côté. Le fond de la grange, sous le même toit, arrive jusqu'à la roche ; le toit est couvert de bardeaux. Au mur, l'année de construction, décolorée : le milieu du dix-septième siècle. La pierre et le bois ont résisté au temps, bien que le temps soit toujours là, fouillant tout autour, de ses mains silencieuses."

    A la mort de son père, Chasper hérite de la demeure familiale à laquelle il est très attaché. Le hic, c'est que l'héritage n'est constitué par ailleurs que de dettes, contractées auprès de Lemm, le cafetier du village, qui a lui-même des vues sur la maison.

    Chasper n'a pas un sou pour rembourser, condition indispensable s'il veut la conserver . Dans un premier temps, il pense trouver quelqu'un pour lui prêter l'argent parmi les villageois qu'il connaît. Hélas il se heurte à des refus plus ou moins justifiés.

    Dans ce village alpin des Grisons, Lemm a un certain pouvoir et les habitants se plient à sa volonté. Les villageois évitent désormais de croiser Chasper. Il peut compter seulement sur l'amitié indéfectible de Christian, aussi pauvre que lui.

    "Jolanda ne semble pas être ici, ni la tenancière. Lemm ne vient pas lui demander ce qu'il veut boire. Chasper attend. Il essaie de garder son calme, mais pendant que Melcher continue à parler de son chien, il se sent bouillonner. Pas à cause de la bière, mais à cause du tenancier. Il voit les têtes des hommes, leurs gueules indifférentes, leur fumée bleutée, leur manière de jeter les cartes sur les tables. L'un d'eux se lève et va vers les toilettes, passe à côté de Chasper, lui lance un regard, mais sans le saluer. Deux lampes au plafond, une horloge murale, le portrait du vieux Lemm, une vitrine avec quelques couronnes de la société de tir, à côté d'une réclame de tabac Rössli".

    Chasper passe son temps seul, à imaginer des solutions. Il se remémore le passé, quand ses parents étaient encore en vie, leur existence simple à s'occuper des terres, des bêtes et la grande douleur liée à la disparition de Dominic, le frère aîné de Chasper, parti du jour au lendemain, nul ne sait où. Chasper n'a pas perdu l'espoir de voir un jour Dominic ressurgir au coin d'une rue, riche de multiples aventures.

    L'autre souffrance dans le coeur de Chasper c'est Johanna, la femme de sa vie, qui s'est mariée à un autre. Elle lui aurait volontiers prêté la somme qu'il lui faut, mais elle en est empêchée.

    Les jours passent, Chasper voit s'éloigner toutes les possibilités de conserver la maison, en même temps que grandit sa certitude de vouloir la garder coûte que coûte.

    Je ne peux évidemment pas vous raconter la fin, à la hauteur de tout ce qui a précédé.

    J'ai beaucoup apprécié cette histoire, parue en 1999 en romanche (4e langue suisse) traduite tardivement en français, pour les 85 ans de l'auteur.

    Le personnage de Chasper est attachant ; la description du village et de ses habitants donne rapidement une impression de familiarité. La vie y est rude, le tempérament des villageois aussi. L'écriture et le style me donne envie de poursuivre avec l'auteur.

    "Souvent on est bien tout seul, mais parfois on crève de solitude. Il arrive qu'il ne voie âme qui vive des journées durant. Ce n'est pas une vie. Ce serait bien différent s'il avait une femme et des enfants, un quotidien normal et surtout des repas convenables. Si l'on pouvait bavarder à table. S'il avait voulu, il aurait sans doute trouvé une femme, mais Johanna, bien qu'elle n'y puisse rien, l'a empêché d'en prendre une autre. C'est comme ça, c'est tout".

    Encore une belle découverte dont il serait dommage de se priver.

    L'auteur : Oscar Peer (1928-2013) a écrit une quinzaine d'ouvrages en romanche, la langue du canton alpin des Grisons, dont il est l'un des écrivains emblématiques.

    Oscar Peer - La vieille maison - 195 pages
    Traduit du romanche par Walter Rosselli
    Zoé poche - 2022