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Rechercher : deux femmes et un jardin

  • Je lis donc je suis

    C'est à mon tour de jouer avec mes lectures de l'année 2023 et d'utiliser les titres pour répondre à quelques questions plus ou moins sensées .. J'ai moins lu que les années précédentes, pour diverses raisons, j'ai donc eu moins de choix, d'où quelques réponses tirées par les cheveux, mais c'est le jeu. Je n'ai pas fait de billet sur tous les livres, certains sont encore à venir.

    Décris toi… Femme-forêt

    Comment te sens tu ? Le roitelet

    Décris où tu vis actuellement… Maisons de verre

    Si tu pouvais aller où tu veux, où irais tu ? Dans la ville provisoire 

    Ton moyen de transport préféré ? En marchant

    Ton/ta meilleur(e) ami(e) est… La propagandiste

    Toi et tes amis vous êtes… Les louves

    Comment est le temps ? Les ciels furieux

    Quel est ton moment préféré de la journée ? En attendant l’aube

    Qu’est la vie pour toi ? La jungle

    Ta peur ? Les abeilles d’hiver

    Quel est le conseil que tu as à donner ? Faire paysan

    La pensée du jour… Les femmes aussi sont du voyage

    Comment aimerais tu mourir ? Ce que je ne veux pas savoir

    Les conditions actuelles de ton âme ? Incandescences

    Ton rêve ? Le jardin nu


    A qui le tour ?

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  • Bon dimanche

    "Which side are you on ?" est un chant de lutte, écrit par Florence Reece, femme d'un mineur syndicaliste américain impliqué dans le conflit social connu sous le nom de "Harlan county War". Il a été repris par les mineurs anglais engagés dans le combat contre le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher. Traduction des paroles ici

    Rosemary Standley et Dom La Nena
    La Philarmonie de Paris et la Maîtrise de Radio France

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    chanson

  • Bon dimanche

    Florence Price, première femme compositrice afro-américaine.

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  • Brise de mère

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    "Jusqu'à l'âge de cinquante ans, maman mena la vie triste de beaucoup de femmes nées entre les deux guerres, sans gratification, ni reconnaissance. La fille de notaire à l'enfance confortable se retrouvait devant des difficultés inattendues. Comment pouvait-elle s'évader de ce huis-clos ? Sa révolte bouillonnait, mais plutôt qu'éclater dans une colère salvatrice, le plus souvent, elle se laissait engloutir par l'abattement, versait dans la dépression. Elle compensait un manque de tendresse en prodiguant des effluves de douceur au dernier-né, la surprise chrétienne de la méthode Ogino-Knaus".

    Un beau titre pour un texte très autobiographique. Le portrait d'une mère et par ricochet du fils également, le dernier-né, investi d'un amour inconditionnel. Il en profite largement dans l'enfance, se permettant mille bêtises avec la certitude d'être toujours pardonné et soutenu, au grand dam de ses trois frères et soeurs.

    L'auteur nous dresse le portrait d'une femme frustrée, mal mariée et coincée dans son rôle d'épouse, de mère et de femme au foyer. Dans la Belgique des années 50 et un milieu très catholique, une femme se contente de se dévouer à sa famille et n'a pas de désirs propres.

    Le livre est constitué de fragments, d'anecdotes, de souvenirs, parfois drôles, parfois plus tragiques. Malgré sa place de préféré, la vie ne sera pas simple pour l'auteur-narrateur surtout à l'adolescence où il cherche à se dégager de l'influence de sa mère et où il découvre son homosexualité, sujet hautement tabou à l'époque.

    J'ai souvent été touchée par le récit de l'auteur, sa révolte d'enfant, ses conflits intérieurs, le lien étroit qui le lie à sa mère, prison parfois, mais aussi soutien et colonne vertébrale. Le quotidien qu'il décrit paraît très loin aujourd'hui et pourtant c'était seulement hier, le destin empêché de trop de femmes.

    Les derniers chapitres consacrés à l'extrême vieillesse et à la fin inéluctable qui se profile sont poignants, n'éludant pas les problèmes physiques et moraux qui se posent à un fils désemparé.

    Un texte court, qui va à l'essentiel et me donne envie d'en découvrir davantage sur cet auteur.

    "Voilà, ce livre prend fin, et je me demande ce que j'ai voulu dire au juste. Raconter ce qui me liait à ma mère, cet attachement viscéral, maladif, résultat d'un amour passionnel mal sevré. Elle a toujours voulu me garder auprès d'elle malgré les raisonnements plus froids de mon père, je fus élevé comme un enfant unique, elle installa une connivence qui explosa devant mes injonctions d'autonomie. Inévitables ruptures suivies de réconciliations.

    Merci Anne

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    Alain Dantinne - Brise de mère - 188 pages
    Editions Weyrich - 2017

  • Blackwater tome 1 La crue

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    "Oscar savait que Mary-Love et Elinor avaient la capacité de le manipuler. Elles obtenaient ce qu'elles voulaient. En réalité, chaque femme recensée à Perdido obtenait ce qu'elle voulait. Bien entendu, aucun homme n'aurait admis être aiguillé par sa mère, sa soeur, son épouse, sa fille, sa cuisinière, ou par aucune femme qu'il croisait au hasard des rues - la plupart, d'ailleurs, n'en avaient même pas conscience. Oscar, si. Mais bien qu'il ait conscience de sa soumission, de sa véritable impuissance, il était incapable de se libérer des chaînes qui l'entravaient".

    Je pense que tout le monde a maintenant entendu parler de cette série dont le succès ne se dément pas depuis le printemps. Un texte feuilletonesque paru en 1983 aux Etats-Unis et jamais traduit en français. Monsieur Toussaint Louverture a fait un vrai pari en se lançant dans l'aventure, sous forme de 6 tomes d'avril à juin.

    Après avoir résisté, la curiosité a été la plus forte, j'étais intriguée par le côté imaginaire et fantastique annoncé.

    Le premier tome, "la crue" nous emmène dans la ville présentement submergée de Perdido (Alabama) où vit la famille Caskey. La rivière Blackwater a débordé de son lit. Oscar, le fils Caskey, se rend en barque dans les rues de la ville, essayant d'évaluer les dégâts sur les maisons et surtout sur sa fabrique de bois. Il est accompagné par Bray, un domestique noir. Ils aperçoivent un signal à une fenêtre et découvrent une femme, Elina, qui serait enfermée dans une chambre depuis quatre jours.

    Ses cheveux sont d'une couleur peu commune, proche de celle de la rivière. Elle se prétend institutrice mais ses diplômes ont disparu. Si Oscar est déjà sous le charme, Bray a peur de cette femme et veut s'en aller au plus vite.

    Oscar emmène Elina sur les hauteurs de Perdido, là où est réfugiée une bonne partie de la population, sous la houlette de Mary-Love Caskey, la matriarche qui déteste aussitôt Elina, sentant en elle une potentielle concurrente à la forte personnalité.

    J'ai lu ce premier tome comme une saga familiale banale, hormis quelques scènes ou indices ou le lecteur comprend qu'Elina n'est pas forcément ce qu'elle dit et glace les os ; des jalons posés qui laissent supposer des drames gratinés pour la suite.

    C'est une lecture facile et agréable, c'est amusant de voir les ruses mises en place par Mary-Love pour garder le pouvoir sur son fils et damer le pion à Elina. Ladite Elina a pourtant mis tout le monde à ses pieds, Oscar, sa soeur Sister, le frère de Mary-Love James etc .. etc .. Nous avons droit aux démêlés habituels des riches familles où l'argent circule facilement. Les secrets et les coups bas aussi.

    J'ai été étonnée par le ton résolument féministe de l'histoire, ce n'était pas si fréquent en 1983. Les hommes ne font vraiment pas le poids face à des femmes qui décident de tout et ne s'en laissent pas conter.

    J'ai passé un bon moment, mais je ne me sens pas enthousiaste au point d'enchaîner avec le deuxième tout de suite. Je le lirai, sans urgence. J'attendais plus de fantastique. Un mot sur la couverture de grande qualité et collant parfaitement à l'histoire.

    L'avis de Alex Brize Une Comète

    Michael MCDOWELL - Blackwater 1 - La crue -256 pages
    Traduit de l'anglais par Yoko Lacour et Hélène Charrier
    Monsieur Toussaint Louverture - 2022

  • Bon dimanche

    Pour la première vidéo du dimanche, le choix était facile cette semaine. Hommage à l'artiste et à la femme.

  • La bibliothèque des livres brûlés

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    "Althea n'était pas une femme simpliste, quoi qu'en pensent les Berlinois. Elle préférait seulement le sanctuaire des livres à la dure réalité. Pour le meilleur ou pour le pire, les histoires fictives lui permettaient de porter des oeillères, de côtoyer des personnages, même s'ils étaient inventés, sans avoir à se dévoiler, à se sentir vulnérable. Lorsqu'elle avait six, neuf, treize ans, les livres lui avaient offert un refuge, un lieu rassurant, une meilleure amie qui n'existait pas dans la vie réelle, et parfois même une volonté de revanche sur ses ennemis qu'elle ne mettrait jamais à exécution, mais auquel il était plaisant de réfléchir".

    Ce roman a pour fil conducteur le rôle et la défense des livres en des temps difficiles. Il met en scène trois femmes à trois époques différentes. Leur trajectoire personnelle finira bien sûr par se croiser.

    Berlin, 1933 : nous suivons Althea, jeune autrice américaine auréolée d'un premier roman à succès, invitée par Joseph Gobbels, dans le cadre d'un échange culturel organisé par le nouveau pouvoir nazi. Si, au début de son séjour, elle est séduite par le dynamisme de la ville et l'accueil qui lui est réservé par les cercles cultivés du parti, elle ouvrira les yeux sur la nature réelle des nazis en assistant au grand autodafé de tous les livres jugés contraires au nationalisme allemand.

    Paris, 1936 : Hannah, juive allemande est réfugiée à Paris et travaille à la bibliothèque des livres brûlés, lieu discret qui s'efforce de réunir les livres voués à la destruction dans son pays. Elle y participait à un mouvement d'opposition et est hantée par une trahison qui  a entraîné la mort d'un proche.

    New-York, 1944 : Vivian, bibliothécaire, travaille pour une association qui envoie des livres aux soldats sur le front. Elle est en conflit ouvert avec un sénateur qui veut censurer certains livres et se battra avec acharnement pour empêcher son action.

    Voilà pour le thème principal, certainement bien documenté par rapport aux faits réels. Mais nous sommes ici dans un roman et la vie sentimentale des jeunes femmes prend le pas sur le reste, ce qui m'a moins intéressée.

    Chacune à leur manière, elles ont des relations assez compliquées et même parfois des réactions de midinettes un peu surprenantes, même si l'on considère l'époque, alors qu'elles font preuve d'un grand courage par ailleurs.

    Les chapitres alternent entre les trois femmes et j'ai mis du temps à m'y retrouver, ce n'était pas toujours très clair.

    Je ressors de cette lecture assez mitigée. L'intérêt historique est là, mais je constate une fois de plus que sur ce genre de sujet je préfère les documents. Et là, le coté romanesque prend un peu trop le dessus à mon goût. Ce n'est que mon avis personnel et c'est tout de même une lecture à tenter.

    Merci à Masse Critique et aux Editions HarperCollins

    Brianna Labuskes - La bibliothèque des livres brûlés - 336 pages
    Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Carole Delporte
    Editions HarperCollins - 2023

  • On dirait des hommes

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    "Elle se laisse tomber dans son fauteuil, déjà contrainte de retrouver de l'énergie. Dans quelques minutes, un couple va encore se déchirer autour de la garde de ses enfants. Dominique se prend parfois à apprécier ses dossiers pour tapage nocturne, des bagarres dans les bars, des escroqueries aux assurances, ça la change un peu de cette violence domestique qui n'en finit pas de déferler. Les pas résonnent sur le lino, les chuchotements bruissent dans les locaux encore presque déserts. La juge range ses cigarettes au fond de son sac, inspire profondément".

    Le livre s'ouvre sur une scène déchirante. Celle d'un petit garçon de 10 ans, Gabriel, qui se noie. Son père se jette à l'eau, mais n'arrivera pas à le sauver.

    Une enquête est ouverte, qui conclut à une mort accidentelle. La juge d'instruction, Dominique Bontet, devrait fermer le dossier, mais elle n'y arrive pas. Quelque chose la retient, sans qu'elle arrive à cerner quoi exactement.

    Thomas et Anna, installés depuis peu en Bretagne, essaient de survivre comme ils peuvent à ce drame. Ils avaient eu un coup de coeur pour ce village en bord de mer et s'y plaisaient beaucoup. Ils s'épaulent, sans éviter la culpabilité, les regrets, l'épuisement, les nuits sans sommeil, les images traumatisantes revues sans fin par Thomas.

    Parallèlement, une autre histoire nous est racontée, celle d'Iris et de Patrice, couple en apparence ordinaire, où les coups tombent dès la porte refermée. Iris se décide à porter plainte, sans fournir suffisamment d'éléments indiscutables.

    On se doute que les deux histoires vont finir par se croiser ; le lien c'est Dominique, la juge, scrupuleuse à l'excès, prenant son travail très à coeur. Les trois femmes feront front pour que la vérité émerge, chacune à la place qui est la sienne.

    C'est un roman assez plombant, où la personnalité des deux couples est révélée par petites touches. J'ai trouvé l'ensemble un peu appliqué, comme si l'auteur avait voulu coller à la problématique des violences faites aux femmes sans rien oublier.

    Thomas est un homme médiocre, instable dans sa vie professionnelle, jaloux de l'épanouissement de sa femme, qui s'est tout de suite adaptée à son nouveau milieu, grâce à son métier d'infirmière. Après la mort de Gabriel, elle l'a soutenu autant qu'elle a pu, en plus de son propre chagrin. Je ne veux pas trop en révéler sur sa personnalité qu'il faut découvrir peu à peu.

    Patrice, c'est l'homme irréprochable en apparence, faisant illusion pour l'entourage, mais un parfait tyran domestique utilisant la violence et les menaces à l'intérieur du foyer.

    Deux femmes sous emprise, d'une manière différente, qui se croisent au bon moment et trouverons le moyen de se dégager de liens mortifères, par l'entremise de la juge.

    C'est dans les dernières pages que survient une révélation bien amenée.

    Un roman qui ne m'a pas vraiment convaincue.

    Des avis plus enthousiastes que le mien chez Babelio

    Fabrice Tassel - On dirait des hommes - 288 pages
    La Manufacture de Livres - 2023

  • La vie obstinée

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    "Assurément, aucun d'entre nous n'est inoffensif, quoi que cherche à nous faire accroire notre petite cuisine personnelle. Quelles qu'aient été nos raisons respectives de venir vivre par ici, aucun d'entre nous n'a pu faire abstraction des autres. L'éleveur obstiné soucieux de monnayer la terre qu'il lui reste ; l'arrière-petit-fils d'immigré italien, sa femme à la santé délicate, sa fille renfrognée, ses adobes aux vertus narcotiques ; la jeune femme en péril, habitée d'un désir éperdu de continuité ; le zigoto qui vivait dans l'arbre et ce zigoto-ci qui vit au sommet de la colline - tous, quelles que fussent nos aspirations, nous avons atterri au sein d'une communauté, avec les conséquences que cela a entraînées. Et au coeur de cette communauté il y avait la petite maison de Catlin".

    Joe Allston et sa femme Ruth, ont choisi de s'installer dans la campagne proche de San Francisco au moment de la retraite, pour s'écarter du fracas du monde et trouver la tranquillité.

    Le couple est soudé autour d'un même chagrin depuis la mort de leur fils. Joe n'a jamais compris son garçon et traîne une culpabilité difficile à supporter. C'est un vieux ronchon, très critique et peu enclin à changer de point de vue.

    Leur vie s'organise autour de promenades quotidiennes, de jardinage et de chasse aux nuisibles. Ils ont quelques voisins qu'ils ne fréquentent pas vraiment.

    Dans ce tableau arrive un jeune hippie qui leur demande l'autorisation de s'installer sur leur propriété. Joe la donne difficilement et le regrettera amèrement par la suite. Le jeune homme va largement déborder ce qui lui a été accordé. Il lui rappelle son fils, ce qui n'arrange rien.

    Arrive également un jeune couple avec une petite-fille, et là, ce sera un vrai changement pour Joe et Ruth. La jeune femme, Catlin, est lumineuse, chaleureuse, ouverte sur le monde. Joe aime beaucoup discuter avec elle, elle l'adoucit, même si elle ne le convainc pas.

    Mais Catlin, enceinte, apprend la reprise d'un cancer et décide de refuser tout traitement pour mener sa grossesse à terme, ce qui désespère Joe.

    Tracer les grandes lignes de l'histoire est loin de rendre la beauté de ce roman, à l'écriture nuancée, aux personnages attachants, à la grande sensibilité. Le narrateur, Joe, n'est pas dupe de sa rigidité, il se moque de lui-même avec humour, il a un oeil acéré sur les autres et sur la société qui l'entoure et il connaît ses côtés excessifs.

    Dans ses longues discussions avec Catlin, il se dévoile plus qu'il ne le voudrait, elle a le don de le désarmer et de lui faire voir les gens autrement.

    Nous savons dès le début que Catlin va mourir. La tonalité du roman est assez mélancolique bien sûr, mais tellement riche qu'il ne faut pas passer à côté.

    Il me reste à lire "Vue cavalière" où l'on retrouve Joe et Ruth dix ans plus tard.

    "Je serai, toute ma vie durant, plus riche de ce chagrin"

    L'avis de Keisha Sandrine

    Du même auteur : En lieu sûr La montagne en sucre

    A noter, la réédition de ce roman cette année, dans la collection Totem

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    Wallace Stegner - La vie obstinée - 352 pages
    Traduit par Eric Chedaille
    Libretto - 2002

  • Neuf parfaits étrangers

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    "Elle ne pouvait même pas mettre en cause l'éducation qu'elle avait reçue pour justifier sa réaction des plus lamentables. Quand elle avait huit ans, un homme avait mis la main aux fesses de sa mère dans une rue de banlieue. "Joli cul", avait-il lancé sur un ton amical. Frances avait pensé : Oh, il est gentil le monsieur, de dire ça. Et la seconde suivante, elle avait regardé, stupéfaite, sa mère - un petit bout de femme d'un mètre cinquante-cinq à peine - s'élancer à sa poursuite, le pousser dans un coin et lui envoyer un sac plein de livres reliés empruntés à la bibliothèque sur la tête, telle une championne de lancer de disque".

    Je cherchais une lecture-détente et j'ai sorti de ma PAL ce roman dont j'étais à peu près sûre qu'il remplirait son rôle.

    Comme dans les précédents, nous retrouvons une belle brochette de personnages qui s'expriment à tour de rôle sur une situation donnée. Nous sommes en Australie et un petit groupe se retrouve dans un lieu paradisiaque "Tranquillum House" pour une cure de bien-être dont ils ressortiront complètement transformés (dixit la publicité).

    La cure est dirigée de main de maître par une femme, Masha, secondée par Yao et Dalila. Masha a pour but d'amener ses pensionnaires à un éveil spirituel élevé à l'aide de techniques .. innovantes. Qui lui rapporteront évidemment argent et notoriété.

    Il y a là, Frances, une autrice déprimée en fin de carrière ; un couple avec leur fille souhaitant passer loin de tout l'anniversaire du décès de leur fils ; un sportif de haut niveau pleurant sa forme perdue ; le beau mec du groupe, qui teste toutes les cures possibles ; Carmel, une femme abandonnée par son mari et débordée par ses quatre petites filles ; un jeune couple qui a eu le malheur de gagner une grosse somme au loto ...

    Pendant un bon moment j'ai retrouvé l'habileté de l'autrice à dresser le portrait des candidats au mieux-être, les interactions entre les uns et les autres, l'atmosphère particulière qui règne dans le centre. Un jeûne leur est imposé d'emblée, avec une prise de sang quotidienne. Le silence est de rigueur, ils ne doivent pas se parler, même au sein des couples. Masha les laisse dans l'ignorance de ce qu'elle prévoit pour eux. Entre yoga, méditation, taï-chï, plus d'un regrette d'être venu se fourrer dans cette galère.

    Ceci dit, ils ont payé cher pour venir ici et ils ont envie d'y croire à cette transformation radicale. Jusque là c'est assez drôle et gentiment moqueur, voire touchant. Seulement c'est long .. très long et les deux cent dernières pages se traînent sans beaucoup intérêt. Masha la grande prêtresse a quelque peu pété les plombs, la cure prend une tournure très anxiogène. J'ai eu l'impression que l'autrice ne savait plus comment terminer son roman et avouons que c'est un peu n'importe quoi.

    C'est une lecture distrayante certes, mais qui ne tient pas toutes ses promesses.

    L'avis d'Eimelle

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    Liane Moriarty - Neuf parfaits étrangers -672 pages
    Traduit de l'anglais (Australie) par Béatrice Taupeau
    Le Livre de Poche - 2021