Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le goût des livres - Page 13

  • Bon dimanche

    Jasser Haj Youssef

    "Jasser Haj Youssef a séjourné plusieurs mois dans le château de Chambord où il a exploré, sans contraintes, le mystère de sa viole d'amour et s'est plongé dans les émotions les plus profondes ... La musique qu'il a composée et enregistrée dans ce château est un véritable pont entre l'Orient et l'Occident, le Nord et le Sud, le passé et le présent, la spiritualité, la nature et les émotions .." (Extrait site du musicien)

    Reminiscence-Viola-D-amore.jpg

  • La propagandiste

    La propagandiste.jpg

    "Celle qui, quelques semaines plus tôt, était encore l'auteur de l'un des derniers slogans de la "Propaganda" (" Les " libérateurs"! La libération ! Quelle libération ?") est désormais protégée par un travail du "bon côté". Lucie n'est pas à une contradiction près quand il s'agit de sauver sa peau et d'éviter la honte et l'infamie. Ces femmes tondues au front marqué au fer rouge, enduites de mercurochrome, brisées, promenées à travers la ville à demi dénudées, elle préfère éviter d'y penser."

    Cécile Desprairies est historienne ; elle a surtout écrit sur le thème de l'occupation et du collaborationnisme pendant la deuxième guerre mondiale.

    Elle a choisi la forme du roman pour parler de sa famille, essentiellement sa mère, Lucie, qui a fait partie de ces Français séduits par le nazisme et ayant collaboré activement. Par idéologie et par amour en ce qui concerne Lucie, dont le premier mari, Friedrich, était étudiant en biologie, alsacien ayant choisi le côté allemand, passionné de génétique et favorable aux thèses d'un Mengele.

    Le roman commence par une scène se déroulant sous les yeux de la narratrice, petite fille de six ans. A peine le deuxième mari de Lucie parti, les femmes de la famille arrivent, la tante, la grand-mère, la cousine et des conversations se déroulent, faisant allusion à un passé merveilleux, où on a su se débrouiller, où l'on vivait un "conte de fées". La narratrice n'aura pas trop d'une vie pour décrypter les non-dits et les ramifications derrière ces propos obscurs.

    La personnalité de Lucie domine le récit. Profondément amoureuse de Friedrich, elle le suivra en tout, autant antisémite et pro-nazi que lui. Brillants tous les deux, ils ne tarderont pas à se faire une place auprès des occupants. Lucie entre au service de la propagande, où elle sera surnommée "la Leni Riefenstahl de l'affiche". Le jeune couple habite un superbe appartement bien placé à Paris, sans doute volé à des propriétaires juifs. Tout va bien, l'avenir est radieux.

    Ce qui est incroyable, c'est lorsque les évènements tourneront mal, Lucie avec son culot et son intelligence, saura rebondir en peu de temps et se retrouver aux côtés de Américains. Partie quelques mois aux Etats-Unis, elle reviendra blanchie, prête pour une nouvelle vie. Toute la famille autour d'elle aura collaboré et c'est grâce à elle qu'ils s'en sortiront également.

    Autre élément stupéfiant, c'est la vie que Lucie mènera après la guerre. Elle restera profondément nazie, mais après la mort de Friedrich se remariera avec Charles, haut-fonctionnaire compréhensif, avec qui elle aura quatre enfants, dont la narratrice. Elle les élèvera dans le culte de Friedrich, laissant planer une atmosphère malsaine entre réalité et imagination.

    A ce stade, il est temps que je dise que j'ai été dérangée par la forme du roman. J'aurais préféré de loin, un récit. Je me suis constamment demandée où était la part réelle et la part romancée. La narratrice a choisi une distance assez ironique pour raconter, parfois gênante tellement les faits exposés et les propos tenus sont choquants. La famille dans son ensemble paraît dépourvue d'émotions et est prête à tout pour s'attribuer et garder ses privilèges.

    "Par un des interstices de l'enceinte , "un juif" avait tendu à ma grand-mère "une montre en or, en échange d'un verre d'eau". Ma grand-mère avait pris la montre, mais n'avait " pas donné le verre d'eau " . C'était dit sans émotion."

    L'intérêt historique du roman est incontestable. Décrypter de l'intérieur les rouages du collaborationnisme n'est pas si fréquent. L'absence de scrupules, l'antisémitisme viscéral, la haine des autres, l'anti-républicanisme, tout y est. Mais la narration manque de fluidité, l'articulation entre faits historiques et histoire familiale ne se fait pas bien.

    Pour tout dire, j'avais hâte de terminer le livre et de quitter ces personnages que rien ne sauve.

    Une déception et un point positif : l'envie de lire les ouvrages purement historiques de l'autrice.

    L'avis de Alex Maryline

    Cécile Desprairies -La propagandiste - 224 pages
    Editions Seuil - 2023

  • Le café sans nom

    Le-cafe-sans-nom.jpg

    "Son histoire d'emplacement, c'était une question de point de vue. Le quartier des Carmélites comptait parmi les plus pauvres et les plus sales de Vienne, la poussière des décombres qu'avait laissés la guerre, et qui servaient de fondations des nouveaux immeubles communaux et des barres de logements ouvriers, y collait encore aux vitres des caves."

    Robert Simon rêvait depuis longtemps d'ouvrir un café et encouragé par sa logeuse, veuve de guerre, il se lance enfin dans un des quartiers les plus pauvres de Vienne. Jusqu'à présent il y travaillait au marché, à droite, à gauche. C'est un homme simple, habitué à travailler dur. Il remet en état un local modeste et il ouvre le café.

    Il n'y a pas d'histoire à proprement parler dans ce roman, plutôt des fragments de vie au gré des clients. Le café est un point central, lieu social par excellence, où se retrouvent les habitués et les gens de passage.

    Rapidement débordé, Robert embauche Mila, sur les conseils de son ami le boucher. Elle a perdu son travail en usine et a besoin d'en retrouver un, peu importe lequel. Dans ces années marquées encore par les destructions de la guerre, la vie est dure pour les classes populaires

    Tout ce petit monde gravite autour du café, commente, donne son avis sous l'oeil souvent bienveillant de Robert et de Mila. Celle-ci épouse René, un boxeur un peu trop porté sous la bouteille. Le boucher s'épanche sur sa vie familiale, pas toujours facile avec sa femme et ses filles.

    Les saisons s'enchaînent, le quartier change, une femme passe furtivement dans la vie de Robert, un accident lui fait perdre quelques doigts, mais le café est toujours là, ouvert à tous.

    "Simon pensait à ses clients. Il savait étrangement peu de choses d'eux et pourtant il les connaissait si bien. Mais peut-être se faisait-il seulement des illusions. Peut-être qu'au fond il ne connaissait personne. Même pas lui-même. Justement pas lui-même. Peut-être était-ce pour soi qu'on restait la plus grosse énigme".

    Robert se promène quelquefois dans Vienne, à pied, la voit prospérer au fil des années, jusqu'au moment où la gentifrication de la ville atteint le café.

    "Maintenant ils construisent un métro. C'est à ne pas croire. Creuser sous la ville comme des taupes. Imagine-toi un peu ce qu'on va trouver là-dessous. A Vienne, on compte autant de têtes de morts que de pavés. Il n'en ont plus pour longtemps, de la paix éternelle, les morts. Quels abrutis. Voilà ce qu'on gagne avec un maire comme le Marek".

    Robert va devoir se résigner à fermer son café. Mais peut-être est-il temps, il a vieilli, il est fatigué. Il est conscient de la place que son café a tenu, cet endroit unique où les gens se mélangaient et se sentaient bien, le temps d'un verre ou d'un après-midi.

    J'ai tout aimé dans ce roman, la vie d'un quartier de Vienne, l'ombre de la guerre encore présente, la volonté de reconstruction que l'on sent tout autour. Mais surtout, les petites gens qui fréquentent le café, leurs réflexions, leur plaisir d'être dans un lieu accueillant. Le passé ressurgit quelquefois, au détour d'une phrase.

    "Le pauvre homme. Fragile, tremblotant. Qui se faufile à pas furtifs comme son ombre en personne. Alors qu'il y a en lui comme une tendresse cachée. Il a été solitaire toute sa vie, solitaire, mais fier, un homme sans histoires, et sympathique avec ça. Il a été nazi, on prétend que, après la guerre, il aurait redressé sa croix gammée avec une clé de plombier pour lui donner la forme de la croix du Christ. Ça ne veut rien dire, un Viennois sur deux est nazi. Où est-ce qu'ils seraient tous passés sinon ?".

    Un auteur à suivre ou à découvrir si ce n'est déjà fait.

    Lectures précédentes : Le tabac Triesnek - Une vie entière

    Lecture commune avec Miriam Maryline Keisha

    Participation aux challenges :

    logo-feuilles-allemandes.jpg
    Chez Eva

    Sous les pavés la page.png
    Chez Ingannmic

    Robert Seethaler - Le café sans nom - 248 pages
    Traduit de l'allemand par Élisabeth Landes et Herbert Wolf
    Editions Sabine Wespieser - 2023

  • Code 93

    Code 93.jpg

    "Quatre voies grises et sans fin s’enfonçant comme une lance dans le cœur de la banlieue. Au fur et à mesure, voir les maisons devenir immeubles et les immeubles devenir tours. Détourner les yeux devant les camps de Roms. Caravanes à perte de vue, collées les unes aux autres à proximité des lignes du RER. Linge mis à sécher sur les grillages qui contiennent cette partie de la population qu’on ne sait aimer ni détester. Fermer sa vitre en passant devant la déchetterie inter-municipale et ses effluves, à seulement quelques encablures des premières habitations. C’est de cette manière que l’on respecte le 93 et ses citoyens : au point de leur foutre sous le nez des montagnes de poubelles. Une idée que l’on devrait proposer à la capitale, en intramuros. Juste pour voir la réaction des Parisiens. À moins que les pauvres et les immigrés n’aient un sens de l’odorat moins développé"

    Je voulais découvrir cet auteur de polars depuis longtemps, voilà qui est fait. Nous sommes dans le 93, département particulièrement pauvre en région parisienne. Appelée sur les lieux d'un crime, l'équipe de Victor Coste de la PJ découvre un homme émasculé. Déclaré mort, il se réveille au milieu de l'autopsie.

    Comme si cela ne suffisait pas, un deuxième cadavre couvert de brûlures est trouvé à son tour dans un appartement vide. C'est celui d'un jeune toxico. Coste est un flic aguerri, ces deux affaires sentent les ennuis à plein nez, juste au moment où il perd son meilleur adjoint, muté à Annecy.

    Je ne dirai pas grand chose de l'enquête, au risque de trop en dévoiler. Elle part du corps d'une jeune femme non identifiée, toxico très abîmée et de la mystérieuse disparition de dossiers.

    L'affaire se complique au fur et à mesure, sans que l'on perde le fil. L'auteur étant lui même un policier, on imagine que ce qu'il décrit est très près de la réalité. Le style est cru, les touches d'humour aussi.

    Malgré sa longue expérience, Victor se retrouve dans un certain brouillard, pris dans une embrouille qui touche sa hiérarchie, mais pas que .. Une partie de l'action touche au trafic de drogue, à la prostitution, mais aussi aux manoeuvres politiciennes autour du projet du Grand Paris.

    Coste est un flic assez attachant, il n'a pas perdu une certaine humanité. Il ne se remet pas du suicide de sa compagne, mais n'est pas indifférent au charme de la médecin légiste.

    Il frôle la catastrophe plusieurs fois dans cette enquête, qui se refermera d'une drôle de manière.

    J'ai suffisamment aimé pour me procurer dès maintenant le deuxième roman de la série. Je ne vais pas tarder à retrouver Coste et son équipe assez haute en couleurs.

    L'avis de Sandrion Alex Miriam

    Olivier Norek - Code 93 - 258 pages
    Pocket - 2014

  • Eden

    Eden.jpg

    "Parfois, au milieu d'une conversation, un détail vient me déconcerter et mon esprit vagabonde, je perds le fil parce que je m'arrête sur un mot précis et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je fais défiler son origine, ses déclinaisons, les mots de la même racine et ses synonymes. C'est ce qui s'est produit ce matin quand Álfur m'a dit que ce serait plus malin de faire d'une pierre deux coups, construire une centrale électrique aux abords de la rivière et utiliser son eau pour fabriquer des glaçons, c'est là que mon voisin a prononcé deux fois le mot forsendur, prérequis, dans le discours qu'il nous tenait à son chien Snati et à moi".

    Linguiste, Alba rentre d'un colloque sur les langues minoritaires à l'étranger. Une idée soudaine lui fait calculer combien d'arbres elle devrait planter pour compenser son empreinte carbone (5600). Elle voyage beaucoup en avion.

    Elle est aussi correctrice et est sollicitée par une éditrice pour relire les poèmes d'un jeune auteur qui change de titre et d'idée presque tous les jours.

    En Islande, elle retrouve son père, son appartement à Reykjavík, les coups de fil de sa soeur Betty, la voix de la raison, qu'elle n'écoute guère.

    Alba donne l'impression d'aller un peu dans tous les sens mais en réalité elle poursuit son projet de planter des arbres et achète une maison délabrée dans un coin isolé, avec un terrain de sable noir et de lave où rien n'est censé pousser.

    Comme toujours avec cette autrice, les personnages sont légèrement décalés, loufoques, mais tellement humains. Les laissés-pour-compte de la société n'y sont jamais oubliés. Ici, ce sont les réfugiés accueillis par l'Islande, déroutés par le climat et la difficulté de la langue.

    Elle prend sous son aile un de ces jeunes réfugiés, Danyel, qui se plaît chez elle et va l'aider dans ses plantations. A la demande du village le plus proche Alba va donner des cours de langue.

    Je me suis demandée un bon moment où allait ce roman, mais ce n'est pas l'essentiel ; ce qui touche c'est la description d'une petite communauté villageoise qui va s'intéresser aux travaux linguistiques d'Alba, curieuse de connaître mieux cette nouvelle voisine.

    Peu à peu, la nouvelle vie d'Alba s'organise, avec l'aide plus ou moins discrète de son père et la présence de Danyel, le seul réfugié prêt à rester en Islande.

    Le style inimitable de l'autrice fait de cette lecture un petit délice, grâce aux personnages plus attachants les uns que les autres. Alba suit sa route, ne contrarie personne mais n'en pense pas moins. Elle s'obstine, malgré les remontrances de sa soeur et les prédictions d'échec de son voisin éleveur.

    Un roman à savourer et comme d'habitude les belles couvertures de Zulma.

    "Je précise que je ne vis pas dans la maison, mais à Reykjavík. Il me demande ce que je fais dans la vie, j'enseigne la linguistique à l'université. Je me tiens au côté d'un jeune homme qui a traversé un océan blanc d'écume et va une fois par semaine consulter un psychologue pour parler de ce qu'on ressent quand on a survécu à des évènements qui mettent votre âme en péril mortel. Il veut être loin des vagues, des cris des oiseaux marins en quête de pitance et ne s'intéresse pas à cette immensité bouillonnante et salée qui ne prend fin qu'à l'horizon".

    Merci à Masse Critique et aux Editions Zulma

    L'avis de Keisha Sandrion Cathulu

    Je signale qu'Auður Ava Ólafsdóttir sera présente à Caen le 19 Novembre 2024, dans le cadre du festival des Boréales.

    Auður Ava Ólafsdóttir - Eden - 256 pages
    Traduit de l'Islandais par Eric Boury
    Editions Zulma - 2023

  • Et vous passerez comme des vents fous

    Clara Arnaud.jpg

    "Il ferma son épaisse veste polaire - en avril, le froid pouvait vous cueillir, il lui faudrait deux bonnes heures pour s'extirper des bois denses et gagner les hauteurs. Il se sentait faible. Regarde-toi, disait Lucie, tu serais une brebis on dirait que t'es pas en état ! Et elle passait délicatement la main le long de sa colonne saillante. Il s'arrêta un instant pour refaire son lacet, puis regarda alentour, le monde obtus, les crêtes auxquelles il avait accroché ses rêves quelques années plus tôt, leur verticalité suscitait toujours en lui un désir viscéral, mais la possibilité de la chute était désormais ancrée dans son corps, cicatrice aux coutures épaisses".

    Le roman commence fin 19e siècle par la capture d'un ourson, dans les Pyrénées ariégoises. La façon dont Jules l'attrape donne le ton d'une histoire âpre et pleine d'aspérités.

    Les aventures de Jules devenu montreur d'ours reviennent de loin en loin dans le récit, mais ce sont surtout Gaspard et Alma que nous suivrons, de nos jours.

    Gaspard est berger, il repart pour une saison d'estive, loin d'être serein. Un accident l'année précédente l'a durablement traumatisé. Il ne sait pas s'il pourra tenir le coup un nouvel été. Il sait par contre que s'il ne remonte pas maintenant, il n'en sera plus jamais capable et il tient à ce travail, qu'il a dans la peau.

    Alma, elle, est une ethologue chargée d'étudier les comportements et trajectoires des ours arrivés dans la région depuis plusieurs années.La cohabitation avec la population et surtout les éleveurs est difficile. Autant dire qu'elle n'est pas forcément la bienvenue. Ses précédentes expériences dans l'Alaska et aux Asturies ne l'ont pas préparée au peu de moyens qu'elle trouve dans cette nouvelle mission. Sans compter le chagrin amoureux qui la tenaille à propos d'un certain Sam.

    Mais le personnage principal est une ourse imposante, surnommée la Negra, flanquée de ses deux oursons. Cauchemar pour Gaspard, elle fascine Alma jusqu'à l'obsession.

    Je ne pense pas avoir lu jusqu'à présent un roman qui m'ait fait aussi bien sentir ce qu'est la vie en altitude, la faune, la flore, le moindre bruit, les dangers, mais aussi les moments magiques, uniques, qui font que l'on ne peut plus s'en passer, malgré la solitude et la dureté de l'environnement.

    L'autrice s'attache à laisser s'exprimer tous les points de vue à travers ses personnages. Le sujet est complexe d'autant plus que les parties adverses ne sont plus capables de se parler et n'hésitent pas à utiliser une certaine violence.

    L'écriture est superbe, accordée au décor et au contexte. Les chapitres assez brefs alternent entre Gaspard et Alma. J'ai trouvé un peu superflu le périple de Jules au siècle précédent, j'ai trouvé qu'il n'apportait pas grand chose au sujet, sauf à le replacer dans une histoire plus ancienne. J'avais hâte de revenir à l'époque actuelle.

    "A près de deux mille mètres d'altitude, l'humidité lui pénétrait les os. Ils s'étaient placés un peu au-dessus de la couchade, Alma avait indiqué un poste d'observation judicieux. En contrebas, les brebis semblaient composer un corps unique dans leur sommeil. Franck ne disait mot, elle ne l'avait jamais entendu s'exprimer autrement que par des phrases brèves, circonstanciées, comme si la communication devait être réduite à la transmission d'informations, expurgée d'émotion. Eric, lui, pestait toutes les dix minutes de ne pas voir l'ourse, fait chier, pas envie de rester là des jours à faire le siège ..."

    Une histoire forte et nuancée, à découvrir.

    L'avis de Cathulu Eeguab Kathel

    Merci à Masse Critique et aux Editions Actes Sud

    Clara Arnaud - Et vous passerez comme des vents fous -384 pages
    Actes Sud - 2023