Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

olivier norek

  • Dans les brumes de Capelan

    Olivier Norek.jpg

    "Même ses vacances, une à trois semaines deux ou trois fois par an, il les passait seul, dans cette résidence où personne n'était jamais entré. Il devait aimer lire, se disait-on, écrire peut-être, et si c'était ses mémoires, la question était de savoir ce qu'il allait pouvoir mettre dedans, puisque rien des années passées ici n'aurait pu remplir un chapitre. Voilà l'idée que l'on se faisait de Coste, sans imaginer une seconde que pendant ses supposées vacances il avait recueilli les confidences des pires ordures de la criminalité organisée et, par sa seule parole, décidé de leur avenir, sauvés ou sacrifiés, lui, le capitaine lisse et conciliant qui n'emmerdait jamais personne dans sa maison suicidaire au bord du précipice."

    J'ai quitté le Capitaine Coste en bien mauvais état à la fin de "Surtensions". Je ne pouvais pas rester trop longtemps dans cette incertitude, sachant qu'il réapparaissait dans un contexte très différent.

    Il a donné sa démission de la police, mais est nommé quand même à un poste secret défense, dans l'Archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, battu par les vents, la neige et le froid, sans compter les fameuses brumes saisonnières qui brouillent tous les repères. Il participe à un programme de protection des témoins, en général des repentis et après les avoir étudiés sous toutes les coutures, c'est lui décide de leur sort.

    Une affaire particulièrement difficile s'annonce. En France on vient de retrouver une jeune fille vivante, la dixième d'une série dont aucune n'a survécu. Le tueur est en cavale et lancé sur les traces de la rescapée, Anna Bailly. La hiérarchie de Coste décide de l'envoyer dans la forteresse pour la mettre à l'abri et essayer de la faire parler. Qu'a dû faire cette jeune fille pour rester en vie si longtemps (dix ans), alors que les autres ont été tuées rapidement ? Elle les a toutes connues et a été leur compagne d'enfermement pendant quelques jours ou quelques semaines.

    Encore un livre de d'Olivier Norek que l'on ne peut pas lâcher une fois qu'on l'a commencé. Dans celui-ci la tension est constante et augmente encore avec l'arrivée d'Anna.

    Il y a d'un côté l'atmosphère particulière de l'île, les relations que Coste a pu s'y faire. Il s'arrange pour ne déranger personne et attend la même attitude vis-à-vis de lui.

    Et il y a le face à face Coste-Anna, qui va évoluer sans cesse et souffler le chaud et le froid. C'est une jeune personne énigmatique, perturbée et bousculée par les derniers évènements. Tantôt fragile, tantôt manipulatrice, elle embarque Coste dans une relation complexe et on ne sait pas toujours qui mène le jeu.

    La paroxysme est atteint avec l'intrusion du tueur sur l'île, au début des brumes qui durent trois semaines. L'auteur va encore arriver à nous surprendre jusqu'à la dernière minute. Plusieurs fois j'ai cru avoir compris ce qui allait arriver et bien non, un revirement de dernière minute m'a scotchée.

    Il ne faut pas être trop difficile sur la vraisemblance de certains développements mais peu importe, c'est un régal de retrouver Coste dans la peau du flic à bout, revenu de tout, confronté malgré lui à ce qu'il a fui. Il est mis à rude épreuve avec Anna dont la psychologie est difficile à saisir et pour cause.

    Une lecture prenante, avec des personnages étoffés et une ambiance angoissante.

    Je rappelle que le Capitaine Coste est présent dans une trilogie :

    Code 93
    Territoires
    Surtensions

    Il n'est pas nécessaire de les connaître pour lire celui-ci, mais c'est mieux.

    L'avis de Dasola Enna Ingannmic Violette

    Olivier Norek - Dans les brumes de Capelan - 480 pages
    Pocket - 2023

  • Code 93

    Code 93.jpg

    "Quatre voies grises et sans fin s’enfonçant comme une lance dans le cœur de la banlieue. Au fur et à mesure, voir les maisons devenir immeubles et les immeubles devenir tours. Détourner les yeux devant les camps de Roms. Caravanes à perte de vue, collées les unes aux autres à proximité des lignes du RER. Linge mis à sécher sur les grillages qui contiennent cette partie de la population qu’on ne sait aimer ni détester. Fermer sa vitre en passant devant la déchetterie inter-municipale et ses effluves, à seulement quelques encablures des premières habitations. C’est de cette manière que l’on respecte le 93 et ses citoyens : au point de leur foutre sous le nez des montagnes de poubelles. Une idée que l’on devrait proposer à la capitale, en intramuros. Juste pour voir la réaction des Parisiens. À moins que les pauvres et les immigrés n’aient un sens de l’odorat moins développé"

    Je voulais découvrir cet auteur de polars depuis longtemps, voilà qui est fait. Nous sommes dans le 93, département particulièrement pauvre en région parisienne. Appelée sur les lieux d'un crime, l'équipe de Victor Coste de la PJ découvre un homme émasculé. Déclaré mort, il se réveille au milieu de l'autopsie.

    Comme si cela ne suffisait pas, un deuxième cadavre couvert de brûlures est trouvé à son tour dans un appartement vide. C'est celui d'un jeune toxico. Coste est un flic aguerri, ces deux affaires sentent les ennuis à plein nez, juste au moment où il perd son meilleur adjoint, muté à Annecy.

    Je ne dirai pas grand chose de l'enquête, au risque de trop en dévoiler. Elle part du corps d'une jeune femme non identifiée, toxico très abîmée et de la mystérieuse disparition de dossiers.

    L'affaire se complique au fur et à mesure, sans que l'on perde le fil. L'auteur étant lui même un policier, on imagine que ce qu'il décrit est très près de la réalité. Le style est cru, les touches d'humour aussi.

    Malgré sa longue expérience, Victor se retrouve dans un certain brouillard, pris dans une embrouille qui touche sa hiérarchie, mais pas que .. Une partie de l'action touche au trafic de drogue, à la prostitution, mais aussi aux manoeuvres politiciennes autour du projet du Grand Paris.

    Coste est un flic assez attachant, il n'a pas perdu une certaine humanité. Il ne se remet pas du suicide de sa compagne, mais n'est pas indifférent au charme de la médecin légiste.

    Il frôle la catastrophe plusieurs fois dans cette enquête, qui se refermera d'une drôle de manière.

    J'ai suffisamment aimé pour me procurer dès maintenant le deuxième roman de la série. Je ne vais pas tarder à retrouver Coste et son équipe assez haute en couleurs.

    L'avis de Sandrion Alex Miriam

    Olivier Norek - Code 93 - 258 pages
    Pocket - 2014