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Dans la ville provisoire

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"Avant que la fondation ne prenne contact avec moi, au cours de l'automne, je n'avais jamais entendu parler de la traductrice. Mais personne n'entend jamais parler des traducteurs - c'est elle qui le disait, dans un entretien que je découvrirais plus tard -, encore moins quand ils sont des femmes".

Un jeune homme débarque dans une ville entourée d'eau, en plein hiver. Il est clair qu'il s'agit de Venise, même si elle n'est jamais nommée.

Il vient là pour trier les papiers d'une traductrice, dont nous ne savons pas très bien ce qu'elle est devenue, du moins dans une premier temps. Son quotidien va se résumer à des allers-retours entre la Fondation qui lui a fourni ce travail et la maison de la traductrice.

"J'approchais cette ville comme on apprend une langue étrangère, règles et exceptions, vocabulaire, prononciation. Marcher ici équivalait à former des phrases, le jeu était de ne pas fourcher, de ne pas avoir à faire demi-tour ou demander mon chemin".

L'histoire est ténue, c'est surtout un roman d'atmosphère, celle d'une ville brumeuse, mystérieuse, envahie par l'eau, loin des hordes touristiques de l'été. Il pleut beaucoup, le jeune homme se perd dans les papiers, prend possession de l'appartement de la traductrice, essaie d'imaginer comment elle y vivait.

Il va jusqu'à revêtir une robe qui lui appartenait et reprend les trajets qu'il lui prête lorsqu'elle était là. Rien n'est vraiment expliqué, ce qui ne m'a pas empêchée d'aimer cette errance nébuleuse. De la même manière, le jeune homme se fond peu à peu dans la ville, sans perdre de vue qu'un jour, elle ne sera plus.

"Quand je suis sorti du café, les doigts poisseux de sucre, les vagues éclaboussaient le quai. Le temps que le bateau me dépose de l'autre côté du canal, les rues du centre historique étaient inondées. Des vendeurs à la sauvette proposaient des sacs en plastique hors de prix dans lesquels emballer ses chaussures. C'était trop tard pour mes baskets, j'ai continué d'avancer dans l'eau qui par endroits m'arrivait aux mollets".

Un roman qui vaut par son écriture et un charme évanescent.

L'avis de Keisha

Du même auteur : l'excellent Là-bas, août est un mois d'automne

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Bruno Pellegrino - Dans la ville provisoire - 128 pages
Editions Zoé - 2021

Commentaires

  • Je n'avais pas encore repéré ce roman en particulier, mais j'ai dans ma pile, sans doute grâce à ton avis, Là-bas, août est un mois d'automne....

  • Alors commence par "là-bas le mois d'août etc ..". Il est supérieur à celui-ci.

  • J'ai aussi dans la PAL "Là-bas août est un mois d'automne". Je lirai d'abord celui-là ;-)

  • Vois mon commentaire à Kathel au-dessus, il vaut mieux commencer par le titre que tu as ; même si j'aime toujours l'écriture et un peu d'étrangeté ne me dérange pas.

  • Cela semble bien étrange... Mais j'aime beaucoup les éditions ZOE, qui je crois ne m'ont jamais déçue, alors pourquoi pas ? Et merci pour cette nouvelle participation.

  • J'avais préféré "Là-bas, août est un mois d'automne", mais j'ai aimé l'écriture et l'ambiance de celui-ci aussi. Je n'hésiterai pas à relire l'auteur.

  • Ah oui en effet, ça semble typiquement un roman d'atmosphère sans véritable intrigue. Quand c'est assez court, comme ici, ça peut valoir l'expérience.

  • Plus long ce serait en effet peut-être ennuyeux. Par contre ça marche bien avec le format court.

  • Nous ne savons rien du narrateur avant son arrivée dans cette ville, et pratiquement rien de plus quand il en repart. On imagine une personnalité assez tourmentée, aux contours incertains. Tout est dans la suggestion et l'ambiance générale.

  • Je me souviens de cet auteur présenté par Keisha en effet. Il n'est toujours pas dans ma médiathèque mais je suis tout de même de plus en plus tentée par ce roman d'ambiance...et je l'ai ajouté dans mon pense-bête sur Babelio pour ne pas oublier de le découvrir un jour. Merci

  • Je l'avais demandé à ma bibliothèque, qui a bien voulu le commander ; par contre j'avais acheté "Là-bas, août est un mois d'automne" et ne l'ai pas regretté. C'est un très joli livre inspiré par un poète suisse.

  • Apparemment c'était un coup de coeur pour Keisha. Tu sembles avoir apprécié aussi. Je note le nom de l'auteur au cas où je croise un de ses livres... sinon, sur Venise (et une acqua alta dévastatrice), il y a "Le naufrage de Venise" d'Isabelle Autissier.

  • Je ne crois pas avoir lu Isabelle Autissier jusqu'à présent. Je note le roman que tu m'indiques.

  • Oui, je suis tombée en amour de cet auteur, son univers, sa façon de suggérer, etc.

  • C'est pour l'écriture que j'ai voulu lire celui-ci et je vais compléter tôt ou tard avec le troisième titre que tu as mentionné. Il a écrit aussi avec Aude Seigne, que j'avais appréciée par ailleurs.

  • J'avais déjà noté le titre que tu cites en fin de billet,je rajoute celui çi.....j'arriverai bien à le découvrir un jour....un auteur à lire je n'en doute pas!

  • J'ai fait de belles découvertes aux Editions Zoé et ça change des auteurs franco-français.

  • C'est un genre assez particulier c'est vrai ; j'aime bien, entre deux romans plus remuants.

  • Certains aspects de ce que tu dis de ce roman ne me plaisent pas à priori, je n’aime pas être dans le brouillard dans un récit. Mais l’écriture me tente .

  • Si tu n'aimes pas être dans le vague, tu risques de ne pas aimer, mais sait-on jamais ... emportée par l'ambiance.

  • Tu as préféré le précédent, j'en prends note. Je me suis aussi promenée à Venise dans une lecture récente, dans un style très différent. Bonne journée, Aifelle.

  • J'espère que tu vas parler de cette promenade à Venise dans ton blog. De mon côté, j'y suis toujours, avec un polar qui se passe dans le beau monde.

  • C'est à cause de l'écriture que j'ai eu envie de le relire ; et je ne le regrette pas.

  • Je n'ai pas assez lu Julien Gracq pour faire une comparaison. Tu me rappelles que j'en ai un dans ma PAL depuis un moment.

  • J'aime beaucoup l'ambiance de ce livre d'après ce que tu en dis et les passages que tu cites. Je note.

  • J'espère qu'il te plaira, pour l'ambiance et l'écriture.

  • Etrange ce livre qui vaut plus par son écriture que par l'histoire. Pas sûre d'être tentée.

  • Ce n'est pas grave ; je pense que nous avons toutes beaucoup à lire ..

  • Je l'ai emprunté à la bibliothèque ; je ne prenais pas beaucoup de risques.

  • J’aime bien Julien Gracq et quelques auteurs d’atmosphère, je le note mais la en ce moment j’ai besoin d’actions !

  • Moi aussi ; je suis partie dans une série de polars.

  • Je n'avais pas pensé à Modiano, mais oui bien sûr. Un Modiano sans sa fascination des années d'occupation ...

  • Je pense que c'est un roman qui pourrait te plaire.

  • Une belle écriture, la présence de brume, deux points qui m'interpellent et me séduisent, ce titre est noté, merci Aifelle, bises ensoleillées. brigitte

  • J'ai été sensible au charme de ce court roman ; j'espère que tu le seras aussi.

  • C'est assez particulier en effet ; ce n'est peut-être pas pour toi.

  • Je ne connais pas cet auteur, ni cette maison d'édition d'ailleurs. Je note les deux titres pour voir si ma médiathèque a l'un ou l'autre et si ce charme évanescent peut me plaire.

  • Je suis avec attention le catalogue des Editions Zoé, j'y ai souvent fait de belles découvertes.

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