"Livide, Thérèse rangea les brochures, des pulsations tambourinant contre ses tempes. Elle repensa à la maison de retraite où sa propre mère avait fini ses jours. Les infirmières nourrissaient les vieillards à la petite cuillère puis leur mettait de la musique de l'entre-deux guerres ou un documentaire animalier. Elle préférerait mourir plutôt que survivre dans cette atmosphère. Elle avait construit toute son existence pour être libre et autonome. Pas de mari, pas de patron. Celui qui arriverait à la cloîtrer entre quatre murs n'était pas né".
Après une enfance pauvre et malmenée, Anthony se targue d'une belle réussite sociale. Il fait désormais partie d'une classe supérieure et jouit de certains privilèges : bel appartement, quartier huppé, il promène tranquillement ses deux chiens, papa et maman, des molosses impressionnants.
Evidemment il ne peut pas crier sa profession sur les toits, profession créé par lui : agent de tueurs à gages et le meilleur. Les affaires marchent bien jusqu'au jour où ... une future recrue prometteuse envoie valser sans le vouloir cette belle mécanique.
De son côté, Thérèse qui se remet d'un AVC est hébergée chez son neveu ; elle n'a pas d'enfants et elle comprend que la situation ne peut pas durer, son neveu la pousse à aller en maison de retraite, ce qu'elle refuse catégoriquement. Malgré ses soixante-quinze ans elle travaille encore à sauver son agence matrimoniale et ne lâchera pas le morceau.
Voilà comment deux individus qui n'avaient aucune raison de se rencontrer se retrouvent à se planquer dans un camping du côté de Vierzon.
Comment la cohabitation va-t'elle se passer sachant qu'Anthony a une escouade de tueurs à ses trousses et que Thérèse est recherchée comme personne vulnérable.
Je souhaitais une lecture distrayante et amusante et c'est sur la foi de critiques unanimement positives que j'ai plongé dans cette histoire. Un mois après, je dois dire qu'il ne m'en reste pas grand chose. La confrontation de Thérèse et Anthony m'a souvent fait sourire mais sans plus.
Ce qui est réussi par contre, c'est la critique féroce de la société envers les vieux et les pauvres. Alors imaginez quand vous cumulez les deux. Les réflexions sont justes et on jubile parfois devant les solutions trouvées par les deux phénomènes, parfaitement immorales.
En bref, je ne suis pas ressortie enthousiaste de cette lecture, pas sûr que je récidive avec un autre titre.
L'avis d'Alex et Cathulu, plus fans que moi.
Pascale Dietrich - L'agent -192 pages
Liana Levi - 2024
Commentaires
C'est marrant, on dirait une sorte de mélange improbable entre la série des Détectives du Yorkshire de Julia Chapman et Papi Mariole de Benoît Philippon !
Je ne peux pas te dire, je n'ai lu aucun de ces livres.
Il me semble avoir lu Les mafieuses, sans billet, et là j'aurais bien craqué sur ce camping près de vierzon, mais...
Je ne devais pas être dans de bonnes dispositions quand je l'ai lu ; je n'étais pas prête à rire à partir de tueur à gages ... et pourtant je viens de voir "Un ours dans le Jura" film parfaitement immoral et là ça m'a fait rire.
J'ai lu quelques romans de ce genre ces derniers temps et je commence à m'en lasser, même s'il est vrai qu'on y trouve des solutions originales qu'on aimerait bien voir mises en œuvre dans la réalité
Il m'a manqué un peu plus de profondeur je crois ; il y a des passages drôles, mais finalement tout s'arrange un peu trop facilement.
J'ai été déçue par Les mafieuses, de cette auteure, pourtant très apprécié par des lectrices très recommandables... j'ai trouvé que l'écriture, trop "plate", amoindrissait l'impact d'une intrigue pourtant très fantaisiste..
C'est un peu le même problème ici et au final c'est l'intrigue que j'ai trouvé un peu plate et pourtant ça bouge tout le temps.
Une lecture amusante de temps en temps fait du bien surtout actuellement...
Avis partagés sur ce roman ,je le note malgré tout..
David Lodge vient de s'en aller,dans certains de ses romans j'arrivais à rire ,je pense à "la vie en sourdine" entre autres!
Ah si tu me parles de David Lodge ! J'étais fan depuis les premières parutions, j'ai envie de le relire, mais est-ce que ce serait à la hauteur de mes souvenirs ?
Je le lirai bien si j'en ai l'occasion, sans en attendre trop...
Tu as tout-à-fait raison ; je crois que j'en attendais trop. Mais ce qui me frappe le plus, c'est qu'un mois après je ne me souviens de presque rien, heureusement que j'avais des notes ; ce n'est peut-être pas une autrice pour moi.
ça ne me tente pas vraiment et ma pal est telle qu'elle s'en dispensera facilement
Je ne te dirai pas le contraire :-)
Dès la lecture de l'extrait, j'ai eu envie de réagir. Bien sûr, nous aspirons toutes & tous à une existence libre et autonome jusqu'à la fin, tant nous redoutons la dépendance, pour autrui comme pour nous-mêmes. Si ce genre de cavale imaginaire amuse, pourquoi pas ? Mais vu ton manque d'enthousiasme, je passe ;-).
C'est ce qu'il y a de plus réussi dans ce roman, les réflexions sur la vieillesse, son délaissement, la difficulté de s'en sortir lorsque l'on grandit dans un milieu pauvre. Après, la suite est un peu facile et je n'ai pas beaucoup cru à l'évolution de la situation.
Je l'ai vu passer en effet dans la blogosphère et c'est dommage que tu sois sortie déçue de cette lecture mais je crois que pour l'instant je vais passer mon tour...j'ai trop d'envie même si je ne dis pas non à une lecture détente de temps en temps...bien entendu ! Merci pour ton avis sincère
Tu verras bien s'il croise un jour ta route ; dans le genre déjanté et drôle j'ai préféré le dernier roman de Iain Levison, lu récemment. http://legoutdeslivres.hautetfort.com/archive/2024/12/02/les-stripteaseuses-ont-toujours-besoin-de-conseils-juridique-6525446.html
dommage je pensais vraiment, en lisant le début de ton billet, que tu avais beaucoup ri ! mais merci pour mes listes .
Je m'attendais à rire davantage ; je n'étais peut-être pas dans de bonnes dispositions.
Tu devrais faire une tentative de relecture....je pense que tu aimerais encore!!!
Tu crois ? je n'en suis pas si sûre.
Je fais plutôt confiance aux éditions Liana Levi habituellement, mais là ça n'a pas l'air si convaincant. Tant mieux pour ma PAL.:)
C'est un éditeur que j'aime bien moi aussi, mais là ça n'a pas marché.
Je ne connais pas et à priori je ne suis pas plus tentée que cela.
Globalement j'ai trouvé que ça manquait un peu de rythme, même si les rebondissements ne manquent pas.
Ah, dommage. Il est vrai que l'humour c'est très subtil et dépend de plein de facteurs...
Je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment ; ce n'est pas très grave.
Une auteure dont j'apprécie l'humour, même si, il est vrai, les personnages ne me restent pas spécialement en mémoire.
On ne peut pas tout aimer, ce qui n'est pas plus mal pour la PAL ..
J'ai lu un livre d'elle, il y a quelques années ; je n'en garde pas le moindre souvenir !
Tu ne m'étonnes pas ; ma lecture s'est évaporée presque aussitôt et ce n'est pas bon signe.
Bon tu notes tout de même des choses positives sur cette lecture.
Et puis tu as souri, c'est déjà pas mal !
Oui, sur le coup c'était déjà ça :-)
Tu es très mitigée et pourtant tu donnes envie de le lire ! C'est paradoxal, non ?
Je donne envie ? Remarque, de mon côté, je ne m'arrête pas à un avis mitigé si j'ai vraiment envie de lire un roman. C'est plutôt que j'avais vu des avis tellement enthousiastes que je m'attendais à beaucoup mieux.
Je note ce livre (ce qui en est dit dans le billet me rappelle par associaiton d'idées Le Serpent majuscule de Pierre Lemaître, un autre roman qui mélangeait métier de tueur à gages et vieillesse...), si je le trouve en bibli!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Je n'ai pas lu le livre de Lemaître que tu mentionnes ; je vais voir moi aussi en bibliothèque.