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Triste tigre

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"Il avait sur moi une toute puissance qui lui donnait pendant le temps des viols la sensation d’être un surhomme. Il pouvait décider de ma vie ou de ma mort. Cette identité de monstre qu’ils rejettent tous ensuite, à un moment donné, ils l’ont incarnée avec une jouissance folle. Etre un monstre, une fois que la société vous regarde, c’est être un sous-homme, mais quand personne ne vous voit, c’est l’inverse, vous êtes un roi."

Ce n'est pas facile de lire ce genre de livre et ce n'est pas facile non plus d'en parler après. Impossible d'être à la hauteur d'un tel texte.

Ce n'est pas un roman. Il s'agit du récit d'un inceste. Neige Sinno a été abusée par son beau-père de 9 (ou 7) ans à 15 ans.

Ce n'est pas le premier témoignage que je lis sur l'inceste, mais je dois dire que celui-ci m'a particulièrement frappée par son questionnement tous azimuts.

Il est remarquablement écrit. Neige Sinno ne se limite pas à raconter ce qu'elle a subi, elle élargit à des réflexions sociétales, philosophiques et simplement humaines. Qu'est-ce qui pousse un adulte à faire du mal à un enfant ? Comment se sent-on lorsque l'on le fait ? Pourquoi l'entourage ne voit rien ? Pourquoi la société supporte-t'elle si bien ce problème majeur. Selon les estimations (sans doute trop basses) trois enfants par classe sont touchés. Et il ne se passe quasiment rien collectivement.

Neige Sinno retrace les faits depuis le premier viol, c'est inutile d'en évoquer davantage, c'est insupportable et malheureusement les prédateurs jouent toujours sur les mêmes fragilités et peurs de l'enfant qui ne comprend rien à ce qui lui arrive.

J'ai été souvent choquée du culot et de l'imagination de l'abuseur, c'est stupéfiant de voir ces hommes capables de tout pour arriver à leurs fins.

Neige Sinno revient régulièrement sur les mêmes évènements, avec des questionnements différents. Les personnalités de son beau-père et de son entourage s'affinent, amenant des éléments de compréhension supplémentaires.

Elle interpelle l'attitude de la police, de la justice, elle apostrophe aussi le lecteur, avec des positions que l'on a pas forcément l'habitude d'entendre. Elle refuse la compassion, ne croit pas à la résilience, pas plus qu'à l'utilité d'une peine de prison etc ..

"Je déteste l’idée que certains s’en sortent et d’autres pas, et que surmonter le traumatisme est un but moralement louable. Cette hiérarchie qui fait du résilient un surhomme par rapport à celui qui ne peut pas s’en sortir me dégoûte".

Elle n'a pas forcément les réponses, mais les questions font réfléchir sérieusement. Elle s'exprime sans détour, clairement. Elle s'appuie sur la littérature, l'histoire, les grands textes. Elle sait qu'elle portera cette blessure toute sa vie. Si elle se décide à porter plainte à 21 ans, ce n'est pas qu'elle croit à un quelconque bienfait d'un procès, mais parce qu'elle est de plus en plus tourmentée à l'idée que son beau-père pourrait s'en prendre à ses deux autres enfants.

Je ne vais pas plus loin, quelques extraits seront plus représentatifs que ce que je pourrais dire.

"Un procès public pour une affaire de viol sur mineur, ça semble indécent, c’est comme laver sa culotte devant tout le monde. J’avais un peu cette impression quand j’ai fait ce choix au procès, quand j’ai vu tous ces inconnus dans la salle. Pourtant, quand on considère l’ampleur  des chiffres des violences intrafamiliales, on se demande ce que signifie encore cette notion de vie privée alors qu’il s’agit en réalité d’un crime systémique commis dans le secret de centaine de milliers de familles. Ce linge sale, cette ignominie, ce n’est pas la mienne, c’est la nôtre, elle est à nous tous."

"Souvent, on trouve dans les livres de survivants l’idée qu’ils ne veulent pas adopter une attitude de victimes, ou qu’ils ne veulent pas être considérés comme des victimes. Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? En général il s’agit de refuser d’être un objet de pitié. Mais pourquoi une victime devrait-elle systématiquement être perçue à travers cet étrange sentiment qu’est la pitié ? à la fois faite de compassion et de condescendance ?
Tout cela me semble quand même un peu absurde. On ne peut pas en même temps avoir été violé et ne pas être une victime. Une personne violée est victime de viol, elle a été victime d’une agression qu’on a commise sur elle contre son gré."

"Elle sera sauvée par la littérature, c’est sans doute ce qu’il voulait dire, depuis son fauteuil, adossé à la bibliothèque pendant que le tourne-disque jouait à bas volume une symphonie de Mozart. J’ai voulu y croire, j’ai voulu rêver que le royaume de la littérature m’accueillerait comme n’importe lequel des orphelins qui y trouvent refuge, mais même à travers l’art, on ne peut pas sortir vainqueur de l’abjection. La littérature ne m’a pas sauvée. Je ne suis pas sauvée."

Ce récit sort au moment où la Civise termine ses travaux et souhaite que sa mission soit prolongée. Ce qui est loin d'être certain. Ce serait pourtant vital pour la protection de l'enfance. Je joins une vidéo récente du Juge Durand, à la tête de cette mission.

Neige Sinno sera à la Grande Librairie demain mercredi.

Triste tigre - Neige Sinno - 288 pages
Editions P.O.L. - 2023

Commentaires

  • Merci Sandrine ; je pense que tu dois avoir une overdose de ce genre de sujet avec tes recherches des dernières années.

  • Je ne lirai pas non plus non ce livre sur ce terrible sujet, hélas toujours d'actualité.
    Comme tu l'écris si bien , malheureusement il ne se passe quasiment rien collectivement.....
    Quelle souffrance pour ces enfants souvent impuissants devant ces horribles faits!
    Bravo à ce juge qui se bat pour ces individus sans défense hélas!
    Difficile d'être optimiste mais il faut garder de l'espoir,les choses bougent très doucement et souhaitons sûrement!
    Merci Aifelle pour ce billet..

  • Difficile d'être optimiste en effet, mais c'est en étant bien conscient de l'ampleur du problème que les mentalités finiront par évoluer, du moins il faut l'espérer. La Civise a fait un travail remarquable en deux ans, ce serait lamentable d'arrêter leur mission maintenant. Il y a tant à faire.

  • Je crois que c'est le premier billet que je lis sur ce livre très fort. Le lirai-je? Je l'ignore (tout le monde se jettera dessus à la bibli, de toute façon, je le sens). L côté bien écrit et plein de réflexions plus poussées m'intéresserait cependant.

  • Je ne suis pas sûre que tout le monde se précipitera dessus. Elle n'est pas connue, le sujet est dérangeant. Peut-être après son passage à la Grande Librairie ... Elle ne s'est pas étalée sur les détails sordides, il n'y a pas de volonté de heurter, bien au contraire. Mais j'ai été très intéressée par certaines de ses réflexions et questions ; ça m'a obligée à sortir de ma "zone de confort" et à réviser des raisonnements tout faits que je pouvais avoir sur le sujet.

  • Je ne pense pas le lire. Pourtant, ton billet est parfait et m'éclaire bien plus que les avis des magazines, qui en font souvent trop...

  • Je pense de plus en plus qu'il ne faut pas en savoir trop avant de commencer. J'avais d'abord décidé de ne pas faire de billet et puis j'ai pensé que si on contribue à ne pas en parler, on participe à l'invisibilisation du problème, même au petit niveau qui est le mien.

  • Bonjour Aifelle, un livre indispensable pour en savoir le plus possible sur ce tabou, ces violences abjectes. Je le lirai certainement, merci d'en avoir parlé et pour ces extraits.

  • C'est une lecture dense, qui questionne très précisément et dans tous les sens, d'où son intérêt. On ne peut qu'être bousculé, mais à mes yeux c'est une lecture nécessaire. Tant d'enfants vivent ce calvaire là.

  • Je ne serai jamais dithyrambique sur un tel sujet. Il est d'une qualité littéraire certaine, mais ce n'est pas ce qui m'a le plus frappée dans cette lecture, c'est la profondeur de la réflexion sur ce qui lui est arrivé et sur l'indifférence de la société en général à l'égard de la gravité du problème.

  • J'ai beaucoup lu sur ce sujet mais en ce moment j'e cela me tente moins pourtant j'ai lu ta chronique avec intérêt. Tu parles d'un livre bien écrit, du silence de l'entourage, de l'attitude de ceux qui sont censés écouter la parole des enfants...et donc je le note parce que c'est un livre que je lirai sans doute un jour mais pour l'instant il n'est pas encore dans une de mes médiathèques et j'ai une pile impressionnante à résorber. Merci de partager tous ces extraits qui sont très parlants

  • Le moment viendra peut-être, il faut respecter son rythme et ne rien forcer.

  • Je ne sais pas où j'ai lu d'excellentes critiques sur ce livre que j'avais noté. Et l'une de ces critiques mettait en avant le fait que c'était un sujet très difficile mais que c'était tellement bien écrit et pensé que ce récit valait un prix. Je vais le lire c'est certain.

  • Une autre critique a dit également que c'était un livre écrit très intelligemment et je suis d'accord. La littérature ne l'a pas sauvée et je comprends qu'elle dise cela, mais elle a un niveau de réflexion et de connaissance qui impressionne.

  • Ton billet est fort intéressant et bien écrit mais c’est le style de livre que je suis incapable de lire

  • Inutile d'insister si tu ne peux pas le faire. Et on en parle davantage maintenant, il y a d'autres sources d'information.

  • pas sûre d'être capable de lire ce livre... on verra s'il croise mon chemin, je déciderai à ce moment-là...

  • C'est en effet une question de moment aussi. J'avais dit que je ne le lirais pas et puis tu vois ...

  • Ce sera peut-être plus facile d'écouter Neige Sinno demain soir à la Grande Librairie ?

  • J'avais lu, dans un article certainement, le dernier extrait, il est très fort. J'en comprends mieux ce récit par ce que tu écris, tous les questionnements qui bousculent aussi.

  • Elle pulvérise quelques idées toutes faites et utilise les bons mots, ce qui n'est pas toujours le cas. Tout cela, sans impudeur, elle ne cherche pas à choquer le lecteur.

  • Je l'ai lu par petites tranches. Il arrivait toujours un moment où je devais arrêter et je le reprenais le lendemain. Je ne continuais pas quand je sentais que c'était trop.

  • Bonjour Aifelle, j'ai entendu cette jeune femme hier matin sur France Inter,, très intéressant mais ce n'est pas pour cela que je lirai son livre. Bonne après-midi.

  • J'ai entendu son interview hier matin moi aussi. Mais c'était court, j'espère qu'elle aura un temps de parole plus long demain à la Grande Librairie.

  • Je crois que lire ce livre est important, mais peur de l’écœurement, du dégoût... Ou alors par petites tranches, comme tu dis. Reste la possibilité de l'écouter en podcast, je pense.

  • Il y a déjà les interviews de Neige Sinno, ça peut être un bon début, voir si tu as envie de te lancer, ou pas.

  • je suis frappée par le nombre de lectrices qui disent ne pas vouloir lire ce livre, et pourtant je sais que toutes ses femmes sont concernées par ce problème. Je sais aussi que l'autrice a écrit pour alerter tout le monde. On peut être sûre que les violeurs ne liront pas ce livre, alors c'est sans doute à nous, celles qui voudraient que toutes les petites filles et tous les petits garçons aient des enfances heureuses, que revient la lourde charge de relayer le message de ceux et celles qui ont souffert d'inceste.

  • Je suis frappée aussi, mais pas étonnée. L'autrice parle de ce problème là (le refus d"appréhender ce qu'implique réellement l'inceste) dans son texte. J'espère que cet état d'esprit bougera, on parle déjà beaucoup du documentaire d'Emmanuelle Béart. Mais faut-il être célèbre pour être écouté ?

  • J'hésite.. le sujet ne me tente pas, mais la manière dont il est traité, si j'en crois les divers avis, si..

  • Si tu dois n'en lire qu'un sur le sujet, lis celui-là, il va plus loin que les autres dans la réflexion ; et peut-on faire l'économie de réfléchir sur cette véritable plaie ?

  • Je n'ai pas la connaissance de personnes autour de moi qui ait vécu l'inceste mais je suppose qu'il y en a vu les statistiques. C'est terrible.
    Si le livre se présente à moi, pourquoi pas même si le thème est difficile..

  • Il y a un passage où l'autrice dit qu'elle se questionne constamment dans l'espace public quand elle voit les enfants autour d'elle, surtout quand les papas s'en occupent. Lequel d'entre eux se dit-elle ? Elle lutte contre cette tendance, mais comment ne pas la comprendre .. C'est ce que le juge Durand appelle "prendre perpète" quand on a vécu l'inceste.

  • Impossible pour moi de lire ce genre de récit et thématique. Ça me donne la nausée rien que d'y penser...:( C'est une bonne chose ceci dit qu'il ne soit pas ignoré et même qu'il soit médiatisé.

  • C'est clair que l'on n'avancera jamais si tout le monde garde le silence ..

  • Le juge Durand est quelqu'un d'exceptionnel. Il faut absolument que des livres, des films, des documentaires traitent de l'inceste pour essayer de faire bouger les lignes. Quant à ce texte, j'ai peur qu'il me brûle...

  • Non, il te ne brûlera pas, tu peux le lire, j'en suis sûre. Le juge Durand est exceptionnel c'est sûr, j'admire le calme avec lequel il s'exprime toujours et quelle clarté dans ses propos. La question qu'il pose au début de l'interview est terrible, mais c'est la seule qui vaille : quelle société voulons-nous vraiment à propos du viol des enfants ?

  • Comme beaucoup, c'est un sujet qui me rebute trop pour lire ce livre. Je crois qu'il a reçu un prix ou qu'il est en lice pour être récompensé et les critiques littéraires des grands médias le recommandent... ce n'est pas que je veuille faire l'autruche mais c'est un sujet trop dur pour moi.

  • Elle a dû avoir le prix littéraire du Monde ; mais je ne fais pas attention aux prix, c'est un univers tellement frelaté ..

  • C'est un choix personnel qui ne se discute pas ..

  • Je suis justement en train de regarder la grande librairie ou elle est invitée. Je l'ai déjà entendu lors d'un interview à la radio. Très intéressante. Je note son livre.

  • En plus, dans le secteur où tu travailles, ça peut être utile.

  • Ce que tu en dis et les extraits que tu cites donnent une idée des réflexions que le livre soulève. Très dur mais certainement nécessaire.

  • Nécessaire c'est le mot, ce n'est pas franchement un plaisir ; mais comment s'attaquer à ce fléau sans savoir de quoi on parle exactement et sans écouter les victimes ?

  • En suivant La Grande Librairie hier soir, j'ai été frappée par la grande écoute envers les participantes à l'émission et par les paroles, l'attitude de Neige Sinno, sa volonté d'être vraie, de repousser les clichés, d'aborder le sujet sous toutes sortes d'angles. A lire, oui. Merci pour ta présentation.

  • J'ai regardé aussi la Grande Librairie où j'ai retrouvé le ton de son livre. C'est en effet autre chose et plus qu'un témoignage. Un livre qui devrait être lu par tous les acteurs concernés professionnellement d'abord.

  • Quelle tragédie !!! Les victimes ne seront sauvées par rien ni personne, les blessures subies ont lacéré le corps et le cœur de ces pauvres enfants, je ne supporte pas et ne supporterai jamais que l'on fasse du mal à un enfant. Je note ce titre mais il faudra que je choisisse le "bon" moment pour une telle lecture. Merci Aifelle et merci à cette auteure d'aborder ce sujet qu'elle a vécu dans sa chair. À bientôt. brigitte

  • Nous avions déjà échangé sur le sujet, je m'en souviens. Tu as raison, il faut choisir le bon moment pour cette lecture et respecter son rythme. J'ai souvent fait des pauses. Bises Brigitte.

  • Je ne lirai pas non plus ce livre. En tout cas, il a son petit succès, ce livre...

  • Son petit succès ? que veux-tu dire ?

  • J'ai suivi l'émission hier soir. Aucun regret, car Neige Sinno a manifesté beaucoup de présence, d'attention aux autres. Dans son intervention, j'ai trouvé de la justesse, de la profondeur et un désir de protéger les jeunes générations. Elle n'a que faire des bons sentiments et des belles phrases toutes faites. Elle vit avec une "blessure ouverte", selon son expression. Très fort.

  • C'est salutaire de pulvériser tous les clichés qui s'attachent à ces situations à et qui sont là pour masquer plus ou moins la réalité. Elle le fait avec méthode et sans s'énerver comme une Virginie Despentes par exemple. Chacune sa personnalité mais c'est nécessaire.

  • Je veux dire qu'on le voit partout, il est dans plusieurs listes de prix, sur les blogs...

  • Ah d'accord ! Je ne l'ai pas vu sur les blogs que je suis avant de faire mon billet. Par contre, tu as raison il est sur plusieurs listes de prix et il est très défendu par les libraires.

  • J'avais vu passer ce livre mais j'en ignorais le sujet. Ton billet est très fort et suffit presque. Je ne sais pas si je lirai ce livre, si j'en aurai le courage. J'aimerais (dans l'absolu) que la littérature sauve.

  • La littérature sauve de beaucoup de choses, mais il y a des limites, quand la blessure est irréparable, même si l'on peut vivre avec comme elle l'explique au fil des pages.

  • Je viens de le finir et suis en train d'écrire mon billet (je publie demain, je me laisse encore un peu de temps)... C'est une lecture très marquante et, à mon avis, exceptionnelle... C'est toi qui m'a donné envie : merci !

  • J'ai lu ton billet que je trouve vraiment bien fait. Je suis contente que tu aies décidé de le lire aussi vite, j'espère qu'il sera largement diffusé, je trouve que c'est un ouvrage important pour la compréhension de ce que l'inceste fait aux enfants et ensuite la vie durant .. le tout dans un grand silence de la société quand même (pour ne pas dire déni).

  • J'ai pensé à toi en entendant par hasard l'autrice cette semaine dans le Book Club qui lui était consacré et j'ai beaucoup aimé cet entretien, qui m'a déjà permis de la découvrir un peu. Je lirai le livre, quand j'arriverai à l'emprunter en bibliothèque (donc pas dans l'immédiat car il y a 3 personnes devant moi dans la liste d'attente des réservations).

  • J'ai vu qu'elle passait au Book-club, je vais aller le récupérer en podcast. Je trouve que les medias ont été assez longs à réagir par rapport à ce livre, mais maintenant ça y est, elle passe partout et c'est une bonne chose.

  • Son témoignage est d’une importance capitale, car je trouve qu’il y en a de plus en plus et grâce à des personnes comme cette auteure beaucoup osent sortir de ce silence, reste maintenant à savoir si elles seront entendues…
    Merci Aifelle pour ce partage et bonne journée !

  • Il y en a toujours qui ont parlé, mais à chaque fois la société ne veut pas les entendre. Actuellement les témoignages importants se multiplient, peut-être arriveront-ils à faire craquer l'inertie générale.

  • Je ne pensais pas le lire, me disant que c'était un livre de plus sur le sujet. Je sais que parler est nécessaire, mais en tant que lecteur, on a parfois quand même l'impression d'un too much éditorial. Et puis, une de mes amies l'a lu, m'en a parlé avec beaucoup de conviction, insistant, comme toi, sur la qualité de l'écriture et la pertinence du questionnement. Donc, je le lirai.

  • J'ai eu la même réaction que toi au départ, un livre de plus, tout en m'en voulant d'une telle légèreté devant un problème aussi important. J'ai compris assez vite que c'était beaucoup plus qu'un témoignage et que c'était une lecture nécessaire. Elle était interviewée par Alain Finkielkraut samedi matin et elle était impressionnante de calme et d'intelligence. Finkielkraut n'a pas osé ses emportements habituels. (France-Culture, 9 h samedi matin).

  • Finalement, j'ai pu lire le livre bien plus tôt que prévu (via le Prêt Numérique en Bibliothèque). Je ne pense pas en parler sur mon blog, mais c'est une lecture, faite grâce à toi, que je ne regrette pas, tant le texte, dense et riche des questionnements de son auteure, interpelle.

  • C'est ce qui fait son originalité je trouve, ce questionnement sur tout ce que l'inceste implique. En général, la réflexion ne va pas aussi loin ; on sent qu'elle a beaucoup tourné tout cela dans sa tête au fil des années.

  • Je reviens à ton billet après avoir lu le livre, alors que je vais publier mon billet. J'ajouterai un lien vers le tien. Quelle claque, ce livre. ! Un témoignage bouleversant, qui n'élude rien, pas un de plus, non, mais un témoignage indispensable, courageux, qui, peut-être, fera avancer les choses et changer le regard de la justice et des gens.

  • Quand j'ai appris que ce livre sortait, j'ai pensé, j'en ai assez lu, je n'ai pas envie d'en lire un de plus. Et puis, j'ai saisi des extraits à droite à gauche et j'ai compris que c'était autre chose, que ça allait bien au delà du témoignage. Une claque comme tu le dis, pendant la lecture on est saisie, indignée, en colère, mais toujours cette réflexion intense qui oblige à clarifier sa propre position par rapport au viol des enfants. J'attends ton billet avec intérêt.

  • On ne peut que difficilement avoir envie de lire un récit d'inceste ... Mais, comme tu le dis, Aifelle, en parler, c'est quand même un peu aussi contribuer à accompagner la démarche de son écriture.

  • Une des rares choses que nous pouvons faire, c'est au moins écouter ces paroles et leur accorder la place qu'elles méritent.

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