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Littérature australienne

  • Neuf parfaits étrangers

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    "Elle ne pouvait même pas mettre en cause l'éducation qu'elle avait reçue pour justifier sa réaction des plus lamentables. Quand elle avait huit ans, un homme avait mis la main aux fesses de sa mère dans une rue de banlieue. "Joli cul", avait-il lancé sur un ton amical. Frances avait pensé : Oh, il est gentil le monsieur, de dire ça. Et la seconde suivante, elle avait regardé, stupéfaite, sa mère - un petit bout de femme d'un mètre cinquante-cinq à peine - s'élancer à sa poursuite, le pousser dans un coin et lui envoyer un sac plein de livres reliés empruntés à la bibliothèque sur la tête, telle une championne de lancer de disque".

    Je cherchais une lecture-détente et j'ai sorti de ma PAL ce roman dont j'étais à peu près sûre qu'il remplirait son rôle.

    Comme dans les précédents, nous retrouvons une belle brochette de personnages qui s'expriment à tour de rôle sur une situation donnée. Nous sommes en Australie et un petit groupe se retrouve dans un lieu paradisiaque "Tranquillum House" pour une cure de bien-être dont ils ressortiront complètement transformés (dixit la publicité).

    La cure est dirigée de main de maître par une femme, Masha, secondée par Yao et Dalila. Masha a pour but d'amener ses pensionnaires à un éveil spirituel élevé à l'aide de techniques .. innovantes. Qui lui rapporteront évidemment argent et notoriété.

    Il y a là, Frances, une autrice déprimée en fin de carrière ; un couple avec leur fille souhaitant passer loin de tout l'anniversaire du décès de leur fils ; un sportif de haut niveau pleurant sa forme perdue ; le beau mec du groupe, qui teste toutes les cures possibles ; Carmel, une femme abandonnée par son mari et débordée par ses quatre petites filles ; un jeune couple qui a eu le malheur de gagner une grosse somme au loto ...

    Pendant un bon moment j'ai retrouvé l'habileté de l'autrice à dresser le portrait des candidats au mieux-être, les interactions entre les uns et les autres, l'atmosphère particulière qui règne dans le centre. Un jeûne leur est imposé d'emblée, avec une prise de sang quotidienne. Le silence est de rigueur, ils ne doivent pas se parler, même au sein des couples. Masha les laisse dans l'ignorance de ce qu'elle prévoit pour eux. Entre yoga, méditation, taï-chï, plus d'un regrette d'être venu se fourrer dans cette galère.

    Ceci dit, ils ont payé cher pour venir ici et ils ont envie d'y croire à cette transformation radicale. Jusque là c'est assez drôle et gentiment moqueur, voire touchant. Seulement c'est long .. très long et les deux cent dernières pages se traînent sans beaucoup intérêt. Masha la grande prêtresse a quelque peu pété les plombs, la cure prend une tournure très anxiogène. J'ai eu l'impression que l'autrice ne savait plus comment terminer son roman et avouons que c'est un peu n'importe quoi.

    C'est une lecture distrayante certes, mais qui ne tient pas toutes ses promesses.

    L'avis d'Eimelle

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    Liane Moriarty - Neuf parfaits étrangers -672 pages
    Traduit de l'anglais (Australie) par Béatrice Taupeau
    Le Livre de Poche - 2021