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On était des loups

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"C'est étrange que je n'aie jamais eu peur de rien, la nuit l'avenir les bagarres ou les bêtes sauvages, alors qu'un gosse ça ne passe pas. Je ne sais pas comment lui parler, comment le nourrir, ou mettre les mains pour le porter. Maintenant je regarde ces années d'Ava j'aurais pu en profiter pour apprendre, mais non. Puisqu'elle le faisait moi je n'avais pas besoin. Il y a plein de choses, c'est quand tu n'as plus le choix que tu t'y mets et pourtant ça ne veut pas dire que tu ne vas pas les aimer. Tout ça je n'arrive pas à l'expliquer à Aru, j'ai l'impression de chercher des excuses et des excuses je n'en ai pas".

J'ai abandonné la lecture de Sandrine Collette après "les larmes noires sur la terre". Trop de malheurs accumulés, trop de noirceur, pas la moindre lueur d'espoir nulle part, bref trop c'est trop.

Je n'avais pas été tentée de reprendre depuis, jusqu'à son dernier passage à la Grande Librairie où j'ai entendu qu'elle s'était adoucie, que son nouveau roman était moins noir que les précédents etc .. Elle a été suffisamment éloquente pour que je me lance.

Le verdict ? C'est vrai que la noirceur est moins assumée jusqu'au bout, mais ce n'est pas une bluette non plus. Le personnage principal, Liam, vit dans un pays non précisé, dans une région montagneuse loin des hommes. Il vit de chasse, de ce que la nature lui offre et est heureux quand il rentre de trouver sa femme Ava à la maison.

Ava partage sa manière de vivre ; elle veut cependant un enfant. Liam n'est pas trop d'accord mais elle l'a à l'usure. Il accueille la naissance d'Aru sans déplaisir, sans être tellement concerné non plus. C'est l'enfant d'Ava.

Et puis c'est l'accident imprévu. Ava meurt et Liam doit envisager de changer radicalement de vie pour s'occuper d'Aru, qui a cinq ans. C'est la panique, il n'en veut pas. Il entreprend un voyage de quelques jours pour le confier à son oncle et à sa tante. Il se heurte à un refus, l'oncle lui signifiant clairement qu'Aru a un père et que c'est à lui de le prendre en charge.

A partir de là, Liam entreprend une errance du côté d'un lac où il avait promis d'emmener Ava, ce qu'il n'a jamais fait. Ça tourne en rond dans sa tête et ce n'est pas joli-joli. Le pauvre petit Aru s'adapte comme il peut à ce père sombre et imprévisible.

Je ne vais pas vous en dire plus ; c'est un roman qui se lit facilement, qui est prenant, malgré le côté antipathique du narrateur, une brute épaisse tout de même. Le récit est nerveux, des phrases courtes, la tension permanente, il y a du savoir-faire.

Je ne regrette pas de l'avoir lu, sans que ce soit non plus un coup de coeur.

L'avis de Alex Krol Pativore Sandrion

Sandrine Collette - On était des loups - 208 pages
Editions Lattès - 2022

Commentaires

  • Même si elle met de l'eau dans son vin, Sandrine Collette ne donnera jamais dans la grenadine. Et c'est tant mieux :-)

  • Je m'attendais à quelque chose de plus original. C'est le genre de périple que l'on voit souvent maintenant en littérature.

  • Une autrice que que je n'ai jamais lue.
    Je note ce titre pour la découvrir car tu as quand même apprécié cette lecture un peu moins "dure"..

  • C'est quand même dur. Liam pousse loin l'absence de sentiment paternel et je n'ai pas trop cru au changement qui s'opère chez lui à un moment donné. C'est un homme égoïste, qui impose à tous son mode de vie, peu importe les dégâts.

  • J'ai aussi abandonné l'autrice après un seul roman lu (Un vent de cendres, très noir mais surtout pas très crédible) et ne suis pas encore décidée à la lire de nouveau....

  • J'ai satisfait ma curiosité, mais je ne suis pas sûre d'en lire d'autres. Et j'ai trouvé certaines facilités qui m'ont gênée. Par exemple, le père qui s'offusque de la maltraitance d'enfants dont il est témoin, alors que lui-même quelques pages plus tôt ..... je ne peux pas en dire plus, mais ce n'est pas très convaincant. Sans compter que c'est un genre de littérature qui devient assez à la mode.

  • Une auteure que je n'ai pas lue, dissuadée par les avis évoquant la noirceur de ses romans ;). Je tenterai peut-être celui-là, mais le thème ne m'attire pas des masses ...

  • Surtout que c'est un thème assez fréquent maintenant, rien d'original dans le traitement.

  • Je continue à la lire mais en espaçant de nombreux mois mes lectures, mais là le sujet ne me tente pas du tout....

  • L'avantage, c'est que c'est vite lu .. mais je pense que je vais l'oublier assez vite aussi.

  • Je n’arrive vraiment pas à me lancer dans ce type de lecture, je pense que la noirceur me fait peur, ce qui est plutôt stupide j’en conviens

  • Pourquoi stupide ? C'est un réflexe assez normal de ne pas avoir envie de noirceur.

  • Je crois l'avoir dans ma bibliothèque, c'était le titre offert par le salon 2022 du Livre de poche qui se tient à côté de chez moi.
    Je n'ai lu que "Des nœuds d'acier" de cette auteure, avec un peu la même conclusion que toi ici... à voir.

  • Mais non, je me suis trompée, c'est "Et toujours les forêts", que j'ai..

  • En plus, les loups n'ont pas une importance démesurée dans cette histoire. Ces retours à la nature profonde commencent à être fatigants !

  • Bah, je vais me passer du roman, et carrément de l'auteure pour le moment..;

  • Tu peux, ce n'est pas indispensable.

  • J'aime beaucoup cette autrice alors tu penses bien que ce titre est dans ma LAL ! merci pour ton avis qui me conforte dans mon envie.

  • Elle a ses fans, et si tu aimes ce qu'elle fait, tu aimeras celui-là aussi.

  • Je te comprends ..

  • Lu cette écrivaine à la suite de notre voyage en Albanie "Six fourmis blanches" thriller qui se lit bien mais pas très crédible.

  • Je crois que c'est un peu le problème de tous ses livres. C'est fait pour te happer dès la première minute et ne plus te lâcher, mais il ne faut pas être regardant côté invraisemblances.

  • J'en avais commencé un que j'avais abandonné, je ne me souviens plus du titre. Vraiment, cela ne me tente pas.
    Bon week end.

  • Je ne pense pas que vous y trouveriez votre compte, il y a un parti-pris de noirceur malgré tout qui n'apporte pas grand chose.

  • @ Ingannmic : ça m'étonnait aussi que tu l'aies eu au salon du livre de poche alors qu'il vient de sortir en broché. Je crois que je vais m'arrêter définitivement là avec cette autrice.

  • Ce n'est pas grave, et je pense que comme tout le monde tu as une PAL suffisante pour te tourner vers autre chose.

  • Toujours pas lu cette fameuse Sandrine Collette, mais si j'étais assez curieuse de son style et univers avant, je le suis de moins en moins. J'avoue que ça m'arrange au vu de ma PAL et autres tentations.^^

  • Ce n'est pas une autrice dont je dirais qu'il faut la lire absolument ; surtout que les thèmes qu'elle traite deviennent assez courants. Elle a l'art de maintenir un suspense permanent, mais il ne faut pas être regardant sur la crédibilité.

  • Je n'ai encore rien lu de cette autrice. Sûrement en raison du côté très sombre de ses oeuvres.

  • C'est en général ce qui freine.

  • Je l'ai lu aussi (sans prendre le temps de faire de billet) et je suis plus enthousiaste que toi.
    Pas un coup de coeur mais une lecture que j'ai beaucoup aimée. J'ai aimé suivre l'évolution du père et je me suis attachée au petit bonhomme.

  • On s'attache forcément au petit bonhomme, nettement moins au père en ce qui me concerne. Son évolution m'a paru un peu rapide et miraculeuse, mais après tout, pourquoi pas.

  • J'attends ton billet alors. Je l'ai lu facilement, sans être enthousiaste.

  • J'avais abandonné un de ses romans pour le trop plein de noireur (et tu sais que pourtant je ne suis pas contre, au contraire, la noirceur) qui était vraiment "too much". Ce récit ne me tente pas plus.

  • Encore faut-il que la noirceur soit justifiée et ait un sens. Ce n'est pas toujours le cas et les invraisemblances sont gênantes.

  • De cette romancière, je n'ai lu que "Juste après la vague"... J'ai trouvé ça très sombre effectivement, mais très bien mené et maitrisé. Donc pourquoi pas le titre que tu présentes ?!

  • Si ce roman te fait envie, n'hésite pas, il a été apprécié par nombre de blogueuses.

  • J'ai beaucoup aimé ce livre et cette relation père-fils qui renait, et je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi quand tu dis que le narrateur est une brute épaisse. Je le trouve fragile. Mais par contre pas trop envie de découvrir ses autres livres, sans doute trop noirs pour moi.

  • Le personnage a ses failles bien sûr, mais son revirement vient tard et avant il ne pense qu'à lui en toute circonstance. Je me rends compte que je n'ai pas tellement adhéré à l'histoire, j'avais surtout de l'empathie pour le petit bonhomme.

  • Comme je te le disais, j'ai bien aimé ce roman, un nature writing français ! Mais je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi quand tu dis que le père est une brute. Il m'a semblé plus complexe. Je lève les yeux et je vois que Gambadou a écrit la même chose que moi. Promis, je n'ai pas "copié" ! Je publie bientôt mon billet, jeudi peut-être !

  • Je vais attendre ton billet. J'avoue que j'ai pris le personnage du père en grippe pratiquement dès le départ et j'ai eu du mal à croire à son revirement assez soudain. Je l'ai lu quand j'étais au coeur des symptômes grippaux, il est possible que ma lecture ait pâti de mon état général ! mauvaise humeur et symptômes pesants.

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